La saison avait bien commencé pour les Oilers d'Edmonton, qui ont pris la ligue par surprise en remportant neuf de leurs 14 premiers matchs.

Ça s'est ensuite gâté en milieu de calendrier alors que les Oilers ont dû négocier avec plusieurs pertes importantes en défense et celle du centre recrue Ryan Nugent-Hopkins pendant 20 matchs.

Mais au milieu d'une autre saison difficile, la constance du jeune Jordan Eberle est remarquable.

L'ailier droit de 21 ans a atteint le cap des 30 buts, mardi dernier face aux Sharks de San Jose, et revendiquait 63 points en 62 matchs avant d'affronter le Canadien.

Une progression épatante pour un joueur qui n'en est qu'à sa deuxième saison dans le circuit.

«J'ai beaucoup appris de ma première saison, a raconté Eberle à propos de la régularité de son jeu. C'est un calendrier difficile de 82 matchs, les voyages sont exigeants et on ne peut pas se permettre de relâchement. La fatigue ne doit jamais être une excuse.

«Fort de cette expérience-là, je savais que je serais un meilleur joueur cette année.»

Le premier marqueur des Oilers est un attaquant solide sur ses patins qui déplace très bien la rondelle en coin de patinoire et qui est toujours dangereux en fond de territoire.

«Il a élevé notre jeu d'équipe par sa contribution offensive, a mentionné l'entraîneur-chef Tom Renney. Mais le cap des 30 buts, l'automne dernier, me serait apparu un peu poussé.»

Qu'à cela ne tienne, Eberle pourrait en marquer 50 avant longtemps!

Plusieurs ont comparé son style de jeu à celui de Joe Mullen, un membre du Temple de la Renommée qui a inscrit 502 buts au cours de sa carrière avec un gabarit et des mains semblables à Eberle.

«Il patine beaucoup mieux que moi, passe mieux que moi et voit mieux le jeu que moi», confiait Mullen au Edmonton Journal.

Rien que ça!

«Il n'a pas cessé d'apporter le même effort et le même enthousiasme à chaque match depuis le début de l'année, a pour sa part noté Taylor Hall. Je suis chanceux d'avoir été jumelé à lui pour la majorité de la saison et c'est plaisant de le voir aller. J'aime à croire que j'ai eu un rôle à jouer dans ses succès.»

Hall n'a pas connu une vilaine saison non plus - 23 buts et 49 points en 56 matchs - mais une blessure à l'épaule l'empêche présentement de donner son plein rendement.

Patience!

Les Oilers poursuivent leur reconstruction et ne se cachent pas pour nommer ainsi le processus qu'ils traversent.

Dans cet esprit, Tom Renney résiste à la tentation de faire jouer à outrance les Eberle, Hall et Nugent-Hopkins.

«Pour l'instant, ce sont des joueurs de 18-19 minutes par match, a expliqué l'entraîneur-chef. Ils connaissent de bonnes saisons, mais il y a d'autres éléments à considérer. Il y a une dynamique et une symbiose au sein de l'équipe qui restent à bâtir.

«Nous voulons mettre sur pied quelque chose qui va résister au test du temps, a ajouté Renney. D'ici là, soyez patients. Soutenez-nous. Il n'y a pas de problème à nous critiquer - c'est un écho utile à avoir -, mais renverser la vapeur prend du temps.

«Mais je sais que ça peut être frustrant par moments...»