Dans le vestiaire du Canadien ou celui des Maple Leafs de Toronto, c'est pas mal du pareil au même. À quelques détails près, ce sont les mêmes excuses et réponses qui reviennent.

Du moins, il s'agit du même discours redondant qu'on entendait jusqu'à récemment chez le Tricolore, avant qu'on se résigne à faire une croix définitive sur les séries. Chez les Torontois, l'espoir existe encore, même si la déception est palpable depuis que les Leafs sont passés du haut du tableau dans l'Association Est jusqu'au 11e rang avant les matchs de vendredi.

Les hommes de Ron Wilson se sont entraînés à Brossard, vendredi, en prévision de l'affrontement de samedi au Centre Bell. Fait peu surprenant, les déclarations lancées par Dion Phaneuf, Mike Komisarek et Wilson ont fait écho à celles que nous ont été servies ad nauseam par Mathieu Darche, Josh Gorges, Brian Gionta, Scott Gomez et compagnie jusque dans un passé récent.

«Nous voulons retenir les bonnes choses de notre dernier match et apprendre de nos erreurs. Nous voulons renverser la vapeur, a déclaré Phaneuf en parlant du fait que les Leafs n'ont récolté qu'un point à leurs six derniers matchs, et donc glissé à cinq points du huitième rang avant les matchs de vendredi. Le fait de se retrouver sur la route va permettre aux gars de mieux se regrouper, mais au bout du compte il faut remporter des matchs. Nous savons à quel point la situation est sérieuse en ce moment, et à quel point chaque point au classement est important.»

«Il faut adopter un niveau d'intensité digne des séries, c'est une question de vie ou de mort pour nous en ce moment, a affirmé l'ancien du CH Mike Komisarek. Nous en sommes à un stade critique de la saison.»

«Je ne crois pas qu'il y a de la tension dans l'équipe, a ajouté Phaneuf. Nous avons confiance dans les éléments que nous avons. Nous devons simplement mieux jouer, nous n'avions pas assez bien fait ces derniers temps... En fait, nous avons été impliqués dans tellement de matchs décidés par un but, que nous n'avons pas réussi à remporter, que ç'a été difficile à avaler. Il faut trouver le moyen de remporter ces matchs serrés. Car chaque match est serré à ce stade-ci de la saison.»

En ce qui concerne les critiques à l'endroit de Wilson qui alimentent les discussions à Toronto, Phaneuf a encore agi en bon soldat en sortant le petit catéchisme de circonstance.

«Nous sommes concentrés sur la tâche à accomplir. Ce n'est pas une seule personne, qu'elle fasse partie du personnel d'entraîneurs ou de l'alignement, qui est responsable des défaites. Que tu gagnes ou que tu perdes, c'est en équipe que ça se passe. Il faut donc chercher à faire les choses en groupe.»

L'entraîneur des Leafs a lui aussi été avare de commentaires à cet effet. Ce n'est pas à Montréal, là où les feux de la rampe ont autant d'intensité qu'à Toronto, qu'il allait alimenter le brasier qu'on tente d'allumer sous ses pieds.

«Ce qu'on dit en ville (à Toronto) a peu d'impact, a dit Wilson. Nous avons un travail à faire, et nous devons chercher à corriger plusieurs choses afin de récolter des points au tableau. C'est aussi simple que cela. C'est là que notre attention se porte.»

Au sujet de la dégringolade au classement des Maple Leafs ces dernières semaines, Wilson a là aussi contourné l'écueil: «Que voulez-vous, il ne faut pas s'attarder au passé. Nous avons 18 matchs pour retourner la situation en notre faveur et décrocher une place en séries. C'est comme ça qu'il faut envisager les choses, a-t-il dit après avoir évoqué la nécessité de jouer pendant 60 minutes et de bâtir sur les éléments positifs des récentes rencontres. Ce n'est pas tant une question d'intensité, mais de s'assurer que tout le monde est sur la même longueur d'onde.»

La valse des gardiens

Là où le discours ambiant tranchait avec Montréal, toutefois, c'est au chapitre des gardiens de but. Alors que Carey Price s'avère un pilier incontesté chez le Tricolore, c'est le jeu de la chaise musicale à Toronto. James Reimer a récemment disputé trois matchs d'affilée, sans succès, avant de céder sa place à Jonas Gustavsson, mercredi, à Chicago. Malgré la défaite de 5-4 face aux Blackhawks, ce dernier obtiendra un autre départ, samedi, face au CH.

«Il s'agit de voir si l'un ou l'autre peut trouver un bon rythme en profitant du fait qu'il obtient plusieurs départs d'affilée, a souligné Wilson. On a essayé avec (Reimer) et ça n'a pas fonctionné, alors on verra si Gustavsson peut y aller d'un bon effort.»

«Ils ont tous deux connu de bonnes séquences cette saison. Il s'agit de trouver la bonne combinaison, a dit Komisarek de Reimer et Gustavsson. On parle beaucoup des gardiens, mais l'unité de cinq joueurs devant eux doit mieux faire. Il faut trouver une façon d'éliminer les erreurs et de bien jouer devant eux.»

Bon, encore les paroles d'usage. On vous épargne ce qui s'est dit sur les joies de disputer un match Toronto-Montréal un samedi soir.