Les puristes ont dû faire une indigestion. Ce match Wild-Canadien restera probablement le plus étrange, sinon le plus burlesque de la saison.

«Weird» est le qualificatif qui a été proposé à Randy Cunneyworth après le match. «C'est le moins qu'on puisse dire», a répondu l'entraîneur-chef, encore un peu abasourdi par la façon dont son équipe s'y était pris pour gagner.

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Cunneyworth avait réclamé en matinée «du hockey intense et divertissant» de la part de ses hommes. Il a été servi!

Il y a eu des bagarres, des punitions fantômes, d'autres pourtant évidentes sur lesquelles les arbitres ont fermé les yeux, Alexei Emelin qui a servi sa meilleure mise en échec à Erik Cole, Aaron Palushaj et Scott Gomez qui ont été blessés par des bâtons élevés, et une conclusion qui a tout résumé quand Devin Setoguchi a perdu la rondelle et l'équilibre en tentant de déjouer Carey Price en tirs de barrage.

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«Les gens voulaient un spectacle, je pense qu'ils en ont eu un, a lâché David Desharnais, le héros de la soirée. Mais heureusement qu'on a gagné parce qu'il y a plusieurs choses qui faisaient pitié...»

En tout premier lieu, le fait que le Canadien ait encore laissé l'adversaire revenir dans le match.

«On a remporté le match, mais c'est embarrassant qu'on ait eu besoin de la fusillade pour le faire», a indiqué Max Pacioretty.

Avec le CH en avance par un but dans les derniers instants, le défenseur Kurtis Foster a empêché Pacioretty de marquer dans un filet désert en le fauchant d'une manière qui ne laissait pourtant aucun doute.

«Vous avez vu le geste comme moi, a lâché Pacioretty. Je ne peux en dire davantage.»

«C'était un but automatique, mais je crois que l'arbitre a considéré que Max avait plongé, a expliqué Cunneyworth. Le fait est qu'on n'aurait pas dû se rendre jusque-là.»



Combats et chaos


Ce match souvent chaotique a donné l'impression de mettre en présence deux équipes baignant dans une féroce rivalité et qui étaient décidées à régler des comptes.

Ryan White a donné le ton à cet effet en engageant le combat avec Stéphane Veilleux après seulement dix secondes dans le match. White en a remis une couche, plus tard en première, en se ruant de manière peu élégante sur ce même Veilleux.

«Je voulais sonner les cloches en début de match, a expliqué White. Il m'a demandé dès le début si je voulais y aller et je voulais mettre le feu sous mes coéquipiers.»

«Ça été bizarre dès le départ», a constaté Blake Geoffrion, qui en était à un premier match avec le Canadien à Montréal.

«Une bataille dès les premiers instants, le gardien du Wild qui se blesse, des doubles supériorités numériques...»

Bon, ce n'était peut-être pas le déroulement auquel il aurait pu s'attendre, mais Geoffrion a quand même été impressionné par l'ambiance du Centre Bell.

«La foule est incroyable, a confié le nouveau venu. De la façon dont les gradins sont faits, j'ai l'impression qu'il y a du monde au-dessus de nos têtes...»