Deux équipes dont la saison a pivoté au même moment se retrouvent ce soir au Centre Bell alors que le Wild du Minnesota profite d'un rare arrêt à Montréal.

La dernière fois qu'il avait affronté le Canadien à Montréal, il avait ensuite mis le cap vers Ottawa... où le camion transportant tout l'équipement des joueurs avait pris feu.

Cette année, le Wild avait le feu, mais il s'est éteint autour du 13 décembre, alors qu'il occupait encore la tête du classement général de la LNH.

Cette même semaine allait être marquée chez le Canadien par le départ de Jacques Martin à la barre de l'équipe.

La saison du Tricolore n'allait évidemment pas dans le même sens que celle du Wild, mais les deux formations ont piqué du nez à compter de ce moment-là.

Randy Cunneyworth présente jusqu'à maintenant une fiche de 11-18-3 à titre d'entraîneur-chef du CH (,390).

Vous trouvez cela lamentable?

Que dire du Wild qui, après avoir paradé en tête du classement pendant les premiers mois de la saison, il a maintenu un dossier de 8-19-6 à ses 33 derniers matchs (,333). Un écroulement qui correspond en tous points au début d'une série de blessures qui ont ennuyé le capitaine Mikko Koivu.

C'est donc un adversaire amoché et perdu que le Tricolore affronte ce soir.

Or, le Canadien, inutile de le rappeler, est lui-même amoché et perdu, ayant atteint la cave de l'Association Est avec une série de cinq revers.

D'ailleurs, le retour à domicile pourrait être un peu inconfortable dans ce contexte.

«Ça devrait être une motivation supplémentaire pour nous, a au contraire plaidé Randy Cunneyworth. Nous devons jouer du hockey solide et divertissant. C'est cela qui nous permettra d'atteindre le résultat souhaité.»

Du hockey divertissant?

En fait, l'entraîneur du Canadien ne se soucie pas autant de la qualité du spectacle que d'un niveau d'intensité et de virilité qui, en plus d'améliorer les chances de succès, risque par la bande d'en donner plus pour leur argent aux partisans.

«C'est ainsi que le jeu doit être joué: il faut donner tout ce qu'on a et mettre son corps en péril, a expliqué Cunneyworth. Voilà ce qui est selon moi du hockey excitant. Défendre ses coéquipiers, jouer de façon physique et de la bonne manière, c'est ce que nous voulons pouvoir établir en vue de chaque match.»

Nul doute, Cunneyworth avait dit à son arrivée en poste qu'il dirigerait comme il jouait. Sous cet aspect-là, il a tenu promesse.

«Nos entraînements sont plus intenses depuis quelque temps, nous nous défions davantage les uns les autres et c'est à nous d'apporter un bon niveau d'émotion ce soir et à chaque match», a disait d'ailleurs P.K. Subban, faisant écho à l'engagement que prône Cunneyworth.

Mais puisqu'il est question de la qualité du spectacle, on se demande ce qu'un match sans enjeu pour le CH, face à un adversaire de l'Ouest sans tête d'affiche, et avec la neige qui tombe abondamment dehors, aura comme impact sur le nombre de sièges vides ce soir...

Cunneyworth n'a pas voulu indiquer quel joueur sera retranché, mais il pourrait bien s'agir d'un défenseur.

Andrei Markov a participé à l'entraînement matinal en arborant un chandail de non-contact tandis que tous les joueurs en santé étaient présents.

Les trios:

Pacioretty-Desharnais-Cole

Geoffrion-Plekanec-White

Bourque-Eller-Palushaj

Staubitz-Gomez-Nokelainen

Mathieu Darche, qui subissait d'autres tests pour une blessure au haut du corps, n'a pas participé à l'exercice, pas plus que Travis Moen, qui est toujours blessé au cou.

Devant le filet, Carey Price sera opposé à Nicklas Backstrom.