Le Canadien tentera jeudi soir, face au Wild du Minnesota, d'éviter sa plus longue série de défaites de la saison. Il a signé, mardi à Tampa Bay, sa deuxième séquence de cinq revers cette année, la première s'étant amorcée au moment du congédiement de Jacques Martin, à la mi-décembre.

Plus que jamais, le Tricolore est en position de finir dernier au classement. Ce serait une première depuis la saison 1939-1940... alors qu'il y avait six équipes dans la Ligue.

«On est des gars compétitifs et perdre des matchs, c'est se faire traîner l'ego dans la boue, nous a confié l'attaquant Ryan White. Nous n'avons pas de plaisir en ce moment.»

Voilà pourquoi les sourires ont dû être aussi difficiles à arracher que les victoires, mercredi, à l'occasion de la seconde photo d'équipe de la saison.

Il n'y a dans la formation actuelle qu'Erik Cole (Caroline, 2002-2003), Peter Budaj (Colorado, 2008-2009) et Tomas Kaberle (Toronto, 2009-2010) qui aient déjà joué pour des équipes ayant terminé dernières de leur association.

Certains joueurs semblent désorientés de se retrouver en pareille posture.

«C'est difficile d'aller jouer en sachant qu'il n'y a pas vraiment d'enjeu pour l'équipe, a observé Max Pacioretty. Personnellement, je n'ai jamais eu à faire face à une situation comme celle-là et ça me brouille l'esprit.»

Pour maintenant et l'an prochain

Maintenant que le Canadien a tiré un trait sur ses chances de participer aux séries, il doit trouver une nouvelle signification aux 18 derniers matchs du calendrier.

«Les joueurs doivent jouer pour maintenant, mais aussi pour l'an prochain», a indiqué l'entraîneur-chef Randy Cunneyworth, dont la fiche est désormais de 11-18-3.

«Ils doivent nous démontrer où et comment ils pourront être utilisés. Ils doivent jouer le genre de jeu qu'ils se savent en mesure de jouer. Chacun a ses forces, maintenant c'est à eux de limiter leurs faiblesses. C'est ainsi que tout le monde dans l'organisation va évaluer le personnel d'ici la fin de l'année.

«C'est maintenant le temps pour eux de jouer leur meilleur hockey, a-t-il ajouté. Peu importe les facteurs externes, ils doivent jouer du hockey excitant, aider l'équipe à gagner et être efficace.»

L'incertitude entourant l'avenir du personnel - tant les joueurs que la direction - complique un peu le projet de bâtir d'ici quelque chose de positif pouvant être transposé à l'an prochain.

«Nous ne savons pas de quoi aura l'air l'équipe l'an prochain, quels joueurs seront ici et lesquels seront partis, sans compter les spéculations concernant un entraîneur francophone, a indiqué Pacioretty.

«Mais si le noyau demeure le même et que les entraîneurs restent en place, c'est sûr que nous pouvons bâtir quelque chose dès maintenant en vue de la saison prochaine en termes de momentum et de confiance... en utilisant les joueurs qui constituent une grande part de l'avenir de l'équipe.»

Ryan White, de son côté, s'est dit heureux que Pierre Gauthier n'ait pas démantelé l'équipe, car il croit toujours au noyau en place.

«La prochaine saison sera l'occasion d'un nouveau départ. Il y aura des joueurs différents et une atmosphère toute fraîche. Mais c'est important qu'on retrouve nos repères d'ici là afin qu'on se sente mieux par rapport à nous-mêmes. Nous pourrons alors travailler fort durant l'été et nous appliquer à être meilleurs.

«Le hockey est tellement un jeu de confiance, Nous avons absolument besoin de retrouver cet élément-là.»

Markov patine, Darche s'approche

Cunneyworth a décidé de donner un autre congé d'entraînement à ses hommes après la photo d'équipe, mais certains ont décidé de sauter sur la glace malgré tout. C'était entres autre le cas d'Andrei Markov, qui n'a toujours aucune idée de la date de son retour au jeu.

Markov a toutefois précisé qu'il n'avait pas rencontré le docteur James Andrews lors du récent séjour du Tricolore en Floride.

Toujours au rayon des éclopés, Cunneyworth a démenti la rumeur voulant que la blessure au cou de Travis Moen compromette la fin de sa saison.

Quant à Mathieu Darche (bas du corps), il n'affrontera pas le Wild jeudi soir, mais si les prochains tests médicaux s'avèrent concluants, il pourrait effectuer un retour bientôt, idéalement samedi face aux Maple Leafs de Toronto.

Carey Price sera devant le filet pour affronter le Wild, une équipe en chute libre depuis la mi-décembre qui est toujours privée de Mikko Koivu, Pierre-Marc Bouchard et Guillaume Latendresse.