C'est au terme d'une cérémonie sobre, bien organisée et ô combien méritée que les Maple Leafs de Toronto ont élevé samedi soir une bannière honorant la carrière de Mats Sundin dans les hauteurs du Centre Air Canada.

L'ancien capitaine des Leafs, qui avait été premier choix universel des Nordiques de Québec en 1989, a vu son nom se joindre à 15 autres grands joueurs de l'histoire des Leafs. Et sa bannière s'est glissée tout juste à côté de celle de Borje Salming, une autre légende du hockey suédois.

« Borje m'avait dit ''Mats, tu vas adorer Toronto. Tu vas aimer être un Maple Leaf'', a raconté Sundin pendant son allocution. C'est de la belle tradition et de la belle histoire des Leafs que je fais partie maintenant. »

Sundin a raconté que c'est le jour où le DG des Nordiques Pierre Lacroix l'a envoyé à Toronto dans une transaction impliquant entre autres Wendel Clark que Salming lui a fait cette remarque.

« J'étais en Suède pour l'été lorsque l'échange s'est produit, plus précisément à l'école de hockey de Borje, s'est souvenu Sundin.

« Lorsque je suis arrivé à Toronto, j'ai constaté ce que signifiait Wendel Clark. C'est là que j'ai trouvé cela un peu plus difficile. »

Disons que Sundin n'a pas eu trop de mal à s'en remettre. C'est avec les Leafs que le grand Suédois a marqué 420 de ses 562 buts en carrière. Il est devenu le meilleur pointeur de l'histoire de l'équipe et le capitaine ayant porté le C pour le plus de matchs de saison régulière.

« Si j'ai un seul regret, c'est de ne pas avoir su, entre l'âge de 19 et 25 ans, certaines choses que j'ai comprises plus tard en ce qui a trait à la préparation pour les matchs, a confié Sundin.

« J'étais un peu paresseux à mes débuts... »

Un travaillant et un leader

Aucun joueur de l'édition actuelle des Maple Leafs n'a joué aux côtés de Sundin. C'est dans le vestiaire du Canadien qu'on a pu retrouver de ses anciens coéquipiers.

« Mats travaillait fort, il jouait en dépit de la douleur et faisait tout ce qu'il fallait pour connaître du succès, a raconté le défenseur Hal Gill. Malgré son temps d'utilisation élevé, il trouvait toujours un nouveau souffle en fin de rencontre, ce qu'on ne voit pas souvent. Ça lui permettait de faire un jeu ou de marquer un but grâce à un sursaut de rapidité. »

Ce n'est donc pas surprenant que Sundin soit le meneur dans l'histoire des Leafs avec 79 buts gagnants. Et sur l'ensemble de sa carrière, il vient au sixième rang de l'histoire de la LNH avec 96.

Mais c'était aussi un leader attentif aux besoins de ses coéquipiers.

« J'ai eu plusieurs bons coéquipiers mais c'est lui qui ressort le plus », a indiqué Tomas Kaberle, qui a pris part à la mise au jeu protocolaire avant la rencontre.

« Il m'a aidé durant ma saison recrue en me posant sans cesse des questions pour s'assurer que j'étais à l'aise et que j'avais tout ce dont j'avais besoin.

« C'était le genre de gars qui prenait soin de tout partout où il allait, confirme Hal Gill. S'il nous invitait à souper, vous pouviez être sûr que c'était dans un bon restaurant. Encore hier, il y avait une fête en son honneur et ça a été l'une des meilleures que j'ai vues. »