Rien ne va plus pour Tomas Plekanec. S'il continue d'exceller en infériorité numérique, celui qui devait piloter le premier trio du Canadien est de plus en plus effacé à l'attaque.

La léthargie qu'il traverse présentement n'est pas sans rappeler sa campagne très difficile de 2008-09 au cours de laquelle il n'avait récolté que 39 points.

«C'était différent cette année-là parce qu'on avait quand même participé aux séries, a rappelé le centre de 29 ans. Nous jouions mieux en tant qu'équipe qu'on ne le fait cette année. Le classement le démontre assez bien.

«C'est plus facile de composer avec une léthargie lorsque le reste de l'équipe fonctionne.»

Or, en ce moment, le manque de production de son trio est précisément l'une des choses qui plombent le Tricolore.

«Mes 25 ou 30 premiers matchs on été corrects, mais les choses se sont dégradées depuis, et les résultats de mon travail ne sont pas suffisants», a analysé Plekanec.

Le centre tchèque n'en a pas fait allusion, mais le point de bascule auquel il fait référence correspond à peu de choses près au changement d'entraîneur.

Sous la gouverne de Jacques Martin, Plekanec a récolté six buts et 25 points en 32 matchs, en plus d'afficher un différentiel de -5.

Sous Randy Cunneyworth, il ne revendique que quatre buts et huit points en 18 rencontres, combinés à un différentiel de -7. Conséquemment, son temps d'utilisation par match a baissé de 1:07 depuis le changement d'entraîneur.

Plus souvent avec Kostitsyn

Plekanec assure que rien ne l'ennuie physiquement, que la date-limite des transactions ne l'embête pas et que sa vie de nouveau papa n'entre pas trop en ligne de compte.

«Ça se passe davantage au point de vue mental, confie-t-il. Durant une léthargie, c'est le mental qui nous empêche d'être à la bonne place au bon moment. Même quand on travaille fort, on travaille dans le vide.

«Il faut travailler intelligemment, mais ça, c'est lié à la chimie au sein d'un trio, ajoute-t-il. Quand les trois joueurs sont là où ils sont supposés être et qu'ils font leur travail, on se sent moins obligé d'en faire trop. On peut se limiter à faire ce qu'on est supposé faire.»

Difficile, toutefois, d'établir une cohésion avec des compagnons de trios lorsqu'ils changent constamment!

«J'aimerais pouvoir garder les mêmes compagnons de trios, mais ce n'est pas le cas cette année, constate-t-il. Les blessures ont joué un gros rôle là-dedans.»

Plekanec l'a déjà établi: il n'est pas du genre à rouspéter ou à réclamer quoi que ce soit. Mais on perçoit malgré tout qu'il aimerait obtenir un essai plus durable avec Andrei Kostitsyn, avec qui il a déjà connu du succès.

«Dans le temps où je jouais avec Alex Kovalev et Andrei, on savait où l'un et l'autre se trouvait et ce qu'il allait faire. Cette année, il y a eu beaucoup de changements et de mélanges.

«Lorsque j'ai joué avec Andrei cette année, j'ai senti que nous avions encore une bonne chimie. Mais n'avons pas souvent été jumelé ensemble.»

Chose certaine, le Canadien a absolument besoin que le trio de Plekanec partage le fardeau de la preuve avec celui de David Desharnais.

Et il ne semble pas que ce soit flanqué de Scott Gomez et René Bourque qu'il y parviendra.

«Nous avons un seul trio qui joue bien. Ils savent ce qu'ils font, ils patinent intensément et ils ont la confiance nécessaire pour créer des jeux.»

À l'heure actuelle, ce sont trois choses qui semblent manquer à Tomas Plekanec.