Québec pourrait effectuer son retour dans la Ligue nationale de hockey dès l'an prochain si Gary Bettman et les 29 autres équipes du circuit décident finalement de sortir les Coyotes de Phoenix.

Voilà pour la bonne nouvelle.

La mauvaise maintenant: d'autres villes, dont Seattle et Kansas City, pourraient également servir de terre d'asile pour les Coyotes dès l'an prochain.

Plus mauvaise nouvelle encore pour les amateurs de hockey de la Capitale, les informations obtenues en coulisse de la réunion des gouverneurs de la LNH que le commissaire Gary Bettman présidait samedi matin à l'hôtel Château Laurier laissent entendre que Seattle aurait une longueur d'avance sur Québec dans l'éventualité d'un transfert des Coyotes. Des Coyotes que la Ligue nationale tient toujours à garder dans le désert de l'Arizona est-il besoin de rappeler.

Le scénario d'un retour de la LNH à Québec a été confirmé par le vice-président exécutif de la LNH, Bill Daly : «Oui c'est possible. Oui vous pouvez écrire que les Coyotes pourraient évoluer à Québec l'an prochain. Mais vous devez aussi ajouter que d'autres villes, au même titre que Québec, pourraient hériter des Coyotes», a dicté Daly en refusant d'établir un ordre quelconque entre les villes candidates.

«Seattle, comme Québec, ont des amphithéâtres à construire. Les infrastructures actuelles - le Colisée et le Key Arena qui servait de domicile au club de basketball les SuperSonics avant d'être relocalisé à Oklahoma City - pourraient servir de solutions temporaires», a répliqué Bill Daly lorsque les journalistes québécois insistaient sur le fait que la candidature de Québec semblait la plus solide.

À ce titre, la ville de Kansas City est en avance sur Québec et Seattle puisqu'un amphithéâtre répondant aux critères de la LNH est déjà construit.

À ces trois villes, Gary Bettman a aussi ajouté le nom de Las Vegas à la liste des villes qui lui ont signifié leur intérêt d'obtenir un club.

Labeaume rabroué

Pendant que son bras droit répondait aux questions techniques reliées à la survie du hockey à Phoenix et d'un éventuel transfert, le commissaire Gary Bettman s'est permis de rabrouer le maire de Québec Régis Labeaume relativement à quelques commentaires que la LNH n'a visiblement pas aimés.

«Le maire est passionné. Il est au courant de la situation. Nous lui avons parlé à plusieurs reprises. Il a commenté des questions d'affaires sans vraiment comprendre tous les détails. Je respecte sa passion, mais pour les décisions qui concernent la Ligue il n'est pas la meilleure source d'informations», a souligné Garry Bettman en parlant du maire de Québec sans jamais le nommer.

Surenchère normale

Lorsque La Presse a demandé à Bill Daly pourquoi la candidature de Québec semblait avoir perdu de sa ferveur au cours des derniers mois, le vice-président a esquissé un sourire avant de répondre.

«Nos relations avec les gens de Québec sont toujours très bonnes et leur candidature n'est pas moins bonne qu'elle ne l'était. Je crois toutefois que la passion avec laquelle vous suivez le dossier et l'intérêt pour le retour de la Ligue à Québec ont donné l'impression que les choses étaient plus avancées qu'elles ne le sont en réalité», a plaidé Bill Daly qui soutient s'être entretenu avec Pierre Karl Péladeau pour la dernière fois il y a près de deux mois.

Si plusieurs observateurs croient que Seattle jouit d'une longueur d'avance sur la capitale, d'autres répliquent qu'il est dans l'intérêt de la Ligue de mousser les candidatures d'autres villes afin de créer une surenchère et d'obtenir le maximum d'une éventuelle acquisition des Coyotes par le groupe de Québec.

Quant à la possibilité que la LNH décide de procéder à une expansion afin de répondre aux demandes de Québec, Kasas City, Seattle et Las Vegas, Bill Daly a esquissé une moue qui minait les chances de voir cette idée se concrétiser.

«Je ne me souviens pas de la dernière fois que j'ai entendu le mot expansion être prononcé dans une de nos rencontres. Ce n'est pas dans les plans», a tranché Daly dont les journées seront déjà très bien remplies au cours des prochains mois avec le dossier déjà difficile des Coyotes à régler et celui, plus difficile encore, de la négociation du prochain contrat de travail avec l'Association des joueurs.