Pendant que Randy Cunneyworth se croise les doigts en espérant le miracle de voir son équipe participer aux séries éliminatoires, Mike Babcock, lui, ne se croise pas les doigts du tout. Parce qu'à Detroit, on ne rate jamais le grand rendez-vous du printemps.

En tout cas, les formations de Babcock ne manquent pas souvent leur coup. À sa septième saison à la barre des Red Wings, Babcock n'a jamais raté les séries. Il s'est même offert une Coupe Stanley en 2008 et, encore une fois, son club sera sans doute grand favori lorsque les séries vont s'amorcer, en avril.

Avec une telle feuille de route, les Red Wings sont un peu devenus le modèle à suivre dans la LNH. Ça semble mystérieux, peut-être même un peu compliqué? Ça ne l'est pas. Du moins, pas aux yeux de Babcock, qui a une réponse rapide quand on lui demande d'expliquer les succès répétés de son club depuis qu'il est là.

«Une bonne équipe, un bon proprio, un bon DG et de bons joueurs, a répondu l'entraîneur. On s'organise pour avoir une chance à la fin de l'année, c'est une fierté pour nous.»

Ce qui est étonnant, c'est que les vieux Red Wings sont encore capables de garder le rythme. Mike Babcock, de toute évidence, sait comment soutirer le meilleur des jeunes... et des moins jeunes aussi.

«Les jeunes joueurs, on peut leur faire peur, et ils ont plus tendance à faire ce qu'on leur dit de faire... Les vétérans, eux, ont une opinion sur tout, et si ça n'a pas de sens pour eux, ils n'embarquent pas. On a été chanceux à Detroit, parce que ça fonctionne pour nous.»

Le respect de ses joueurs

Et ça fonctionne pour Babcock, qui a le respect de ses joueurs dans le vestiaire. L'attaquant Pavel Datsyuk résume en quelques mots ce qui fait le succès de son entraîneur: «Il nous pousse, il nous pousse et il nous pousse encore!», a dit le Russe.

Parmi les vieux qui ont encore de l'essence dans le réservoir, il y a bien sûr l'increvable Nicklas Lidstrom. À 41 ans, le défenseur suédois connaît une autre bonne saison, et on n'hésite pas à le classer parmi les meilleurs joueurs européens de tous les temps.

«Parmi les meilleurs de tous les temps, point final, a corrigé Babcock. Je crois qu'il est le meilleur leader de la ligue. Ce gars-là n'est pas égoïste, et il ne permet pas au reste du club de se comporter de façon égoïste. Alors la seule chose qui compte, c'est la victoire. C'est l'équipe qui passe en premier.»

On se demande maintenant si Lidstrom, qui n'a pas de contrat en vue de la prochaine saison, voudra bien continuer. «Si on joue bien et qu'il joue bien, il sera de retour, a prédit Babcock. Nick ne veut pas jouer pour une mauvaise équipe. Pourquoi le ferait-il?»