Avec un peu d'imagination, on se serait cru en 1993, mercredi soir au Centre Bell.

D'un côté, il y avait un Canadien dominant, voire magique, qui semblait prêt pour la grande finale de la Coupe Stanley. De l'autre, il y avait des Red Wings mous, pas intéressés, qui n'avaient rien à voir avec une équipe de première place.

Marque finale? Le Canadien 7, Detroit 2.

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Ce n'est pas une faute de frappe. Oui, le Canadien a bel et bien dominé la visite d'un bout à l'autre, et c'était la première fois depuis décembre 1993, justement, que le CH se permettait une soirée de six buts ou plus contre les Wings.

Avec la pause du match des Étoiles qui commence aujourd'hui, ça ne pouvait mieux tomber pour un club montréalais en quête d'un petit remontant.

«Partir pour la pause du match des Étoiles après ça, ça fait du bien, a dit le gardien Carey Price, qui a fait 25 arrêts. On va pouvoir penser à ce match-là encore un peu...»

Au fait, comment expliquer que le Canadien semble garder ses meilleures performances pour les meilleures équipes? «Quand on joue contre un très bon adversaire, on joue de manière nerveuse, a répondu le gardien. Les bons clubs font peur et nous forcent à être prêts, à être vraiment concentrés.»

Et le Canadien était prêt, à n'en point douter. Rene Bourque a donné le premier coup de canon de la soirée en réussissant son 15e de la saison, sur un beau jeu de Scott Gomez. Des buts d'Emelin (son premier dans la LNH), Desharnais et Plekanec ont permis de faire 4-0 après 20 minutes, et ce fut la fin du gardien Jimmy Howard, qui a accordé ces 4 buts sur 12 tirs.

Ty Conklin a pris sa place, mais ce changement n'a pas vraiment fait de différence. Pacioretty a ajouté le cinquième but, puis Desharnais le sixième, et Cole le dernier. En tout, Desharnais a fini sa soirée avec trois points.

«Il y a des matchs comme ça, et ce soir, ç'a été un match comme ça, a expliqué le joueur québécois. On a toujours de bons matchs contre les bonnes équipes.»

Précisons ici que les Wings ont dû se débrouiller sans leur leader, Nicklas Lidstrom, absent en raison d'un virus. Le défenseur a dû mettre fin, à regret sans doute, à sa série de 213 matchs consécutifs.

Seul point négatif chez le CH en cette festive soirée? P.K. Subban a dû sécher sur le banc en deuxième, lui qui a écopé d'une mauvaise pénalité pour avoir donné du coude en fin de première. Il a finalement pu remettre les patins sur la glace en troisième.

Ah oui, on allait oublier: malgré ce déluge de buts, Scott Gomez n'a pas marqué. Il y a des miracles qui sont plus compliqués que d'autres, doit-on en conclure.