Les Sénateurs d'Ottawa ne cessent d'impressionner depuis le début de la saison et dépassent les pronostics de tous les experts. Ceux qui affirment le contraire doivent avoir le nez bien long.

L'entraîneur-chef Paul MacLean, à sa première saison à la barre de l'équipe, a trouvé un bel équilibre pour soutirer le meilleur de ses hommes.

« Nous sommes contents de notre position, mais il nous reste encore 37 matchs à jouer et d'aucune façon nous sommes au niveau où nous espérons être », a toutefois prévenu MacLean.

L'acquisition du jeune Kyle Turris, en provenance des Coyotes de Phoenix, a toutefois permis à MacLean d'avoir plus d'options dans sa manche, et il ne fait aucun doute que les Sénateurs forment une meilleure équipe depuis le 20 décembre, alors que Turris a pris la position de deuxième centre pour la première fois.

« Il a solidifié la profondeur de notre équipe et nous a donné un véritable deuxième centre qui est capable de générer de l'offensive et de rendre ses coéquipiers meilleurs », a expliqué l'entraîneur.

Le bras-de-fer de Turris avec les Coyotes de Phoenix a défrayé les manchettes à travers la LNH. Incapable de s'entendre sur les termes d'un contrat, Turris estimait avoir atteint un point de non-retour avec cette organisation.

Il a signé un contrat avec le DG Don Maloney tout juste avant la date-limite lui permettant d'évoluer dans la ligue cette saison. Mais seulement six matchs plus tard, il passait aux Sénateurs en retour du jeune défenseur David Rundblad.

« Ça a été une situation unique et je suis heureux que tout soit derrière moi, a raconté le premier choix des Coyotes (troisième au total) au repêchage de 2007. Je ne cadrais pas au sein de cette organisation. Ils ont une bonne équipe et ils connaissent du succès, mais ma place n'était pas là-bas. »

s.t. La confiance de tous... et la sienne

Le centre de 22 ans a eu de la difficulté à s'établir dans la LNH et son passage dans la LAH s'est allongé indûment, surtout pour un joueur ayant son pedigree.

Mais son transfert lui a donné le sourire.

« Oh oui, je suis heureux. Extrêmement heureux ! » nous a-t-il confié.

« J'adore chaque moment avec les Sénateurs. C'est bon d'avoir le soutien des entraîneurs et que les joueurs, dès mon arrivée, m'aient fait sentir chez moi.

« Ça fait une énorme différence au plan de la confiance de savoir qu'on peut commettre une erreur sans avoir se soucier d'être retranché le match suivant ou d'être renvoyé dans les mineures. Si l'on passe son temps à se tracasser, on ne peut pas jouer selon ses capacités.

« La confiance qu'on me témoigne ici constitue un monde de différence et je ne peux pas suffisamment remercier l'équipe. Ça fait de moi un tout autre joueur. »

En 12 matchs avec les Sénateurs, Turris a inscrit un but et huit points en plus d'afficher un excellent différentiel de +9.

MacLean lui a confié le vétéran Daniel Alfredsson à l'aile droite.

« Nous jouons ensemble depuis cinq ou six matchs et une certaine chimie commence à s'installer, raconte Alfredsson. Kyle est un joueur solide dans les deux sens de la patinoire et il a le potentiel pour se développer beaucoup au plan offensif. Il est méticuleux dans sa zone et sa vitesse permet à Erik Condra et moi de bénéficier de beaucoup d'espace. »

s.t. Une fiche de 9-1-2

Turris a pris la place du Français Stéphane Da Costa comme centre du deuxième trio, un rôle qui était peut-être au-delà des capacités du jeune Français à sa première saison dans le circuit Bettman.

« Turris s'est amené et a pu immédiatement jouer toutes les minutes qui lui revenaient, a relevé Alfredsson. Notre fiche depuis son arrivée traduit bien la façon dont il s'est intégré à notre équipe. »

En effet, les Sénateurs présentaient, avant d'affronter le Canadien, un impressionnant dossier de 9-1-2 depuis l'arrivée de Turris dans la capitale. C'est sans contredit un bon coup du DG Bryan Murray qui, en cédant David Rundblad, s'est défait d'un arrière dont le rôle n'était pas aussi déterminant en raison de la campagne de rêve que connaît Erik Karlsson.

s.t. Alfie : « Cunneyworth a été un modèle »

Par ailleurs, Daniel Alfredsson retrouve une vieille connaissance aujourd'hui. La vedette de 39 ans a peut-être l'air du plus vieux joueur de la ligue et ce ne le rajeunit pas de voir que son premier capitaine chez les Sénateurs, Randy Cunneyworth, est maintenant entraîneur-chef dans la Ligue nationale.

« Il a travaillé fort pour se rendre là où il est aujourd'hui et il était pareil quand il était joueur, a raconté le capitaine des Sénateurs. J'ai bien aimé jouer avec lui et il était un modèle pour moi. Il m'a beaucoup aidé à mes premières années et je lui souhaite beaucoup de succès... sauf ce soir. »

Selon Alfredsson, Cunneyworth fait de son mieux dans un contexte où l'équipe traverse une mauvaise passe, mais il a la personnalité pour passer à travers.

« C'est l'un des individus les plus acharnés et les plus déterminés que j'aie côtoyé, a ajouté Alfredsson. Dans le hockey, on apprend beaucoup de l'adversité et ce sera intéressant de voir si le Canadien pourra s'en sortir et transformer toute cette expérience en quelque chose de positif. »