Claude Julien sait très bien que Randy Cunneyworth ne l'a pas facile à la barre du Canadien. Mais il est d'avis que l'entraîneur à Montréal doit pouvoir communiquer aux médias et aux fans en français.

Le pilote des Bruins a fait ces commentaires hier midi, après l'entraînement de son équipe, en banlieue de Boston.

Julien, qui a dirigé le Canadien pendant trois saisons, est bien au fait de la tempête qui s'est abattue sur Randy Cunneyworth au mois de décembre.

«Je me sens un peu mal pour lui, a fait savoir le pilote des Bruins. Il a été critiqué pour ne pas être capable de parler français, mais en même temps, la chose la plus importante pour lui présentement, c'est de redresser le navire.

«Ce que les gens doivent comprendre, c'est qu'à Montréal, c'est important d'avoir quelqu'un qui puisse communiquer aux fans. Je ne dis pas que ça ne peut pas être Randy. Je pense que s'il fait un effort, les gens vont se montrer réceptifs à lui.»

En anglais, devant les médias de Boston, Julien a bien pris le temps d'expliquer les causes de ce débat enflammé entourant Randy Cunneyworth. Selon lui, il est parfaitement normal que les partisans québécois exigent un entraîneur qui puisse parler français.

«On regarde la province, on regarde les partisans qui sont là-bas, c'est très francophone. Aussi, du côté des médias... Si j'arrivais ici devant les médias de Boston et que je ne pouvais pas parler anglais, ça ferait en sorte que le travail de tout le monde deviendrait plus difficile. Il faut se mettre dans leurs souliers pour mieux comprendre. Si je parlais seulement français à Boston et qu'il fallait traduire tout le temps, ce serait difficile de faire accepter ça. Mais je connais Randy depuis plusieurs années déjà, s'il dit qu'il va apprendre le français, il va le faire.»

Julien jure qu'il n'a jamais eu de mal à composer avec le cirque médiatique montréalais, jamais eu de mal non plus à devoir répondre aux mêmes questions chaque jour dans les deux langues.

«Ça me prenait plus de temps, c'est tout. Je comprends le travail des médias, le hockey est un produit et il faut le vendre. Si on ne prend pas le temps de le faire, personne ne va s'attarder à notre sport. Pour moi, ça fait aussi partie du travail d'entraîneur.»

À n'en point douter, Claude Julien est parfaitement au courant de ce qui se passe à Montréal. Au-delà de la controverse d'un entraîneur unilingue, il sait aussi que le Canadien qui s'amène ce soir à Boston est un Canadien qui a des ennuis depuis le début de la saison.

Ce qui ne veut pas dire qu'il s'attend à un match facile. Bien au contraire. «Il y a plusieurs choses qui sont arrivées au Canadien, a-t-il tenu à dire. Il y a eu toutes ces blessures entre autres, il y a eu un changement d'entraîneur. Cette saison a été tout un défi pour eux. Mais il faut aussi leur rendre hommage, ils ont mieux joué dernièrement, et ils jouent toujours bien contre nous.»