Le 10 janvier, c'est l'anniversaire de Brigitte, la mère de David Perron. Ayant mis la main sur une soixantaine de billets en vue du match Blues-Canadien, l'attaquant de 23 ans entend bien faire la fête!

L'attaquant des Blues de St-Louis est certes très heureux de disputer un troisième match en carrière au Centre Bell. Mais jouer, tout simplement, fait son affaire.

«Quand ça fait deux semaines que ça ne va pas, et qu'ensuite ça fait deux mois, on commences à réaliser à quel point on est chanceux d'être en santé et à 100% de nos capacités», explique Perron, qui a raté 13 mois d'activité en raison d'une commotion cérébrale.

Si cela fait 16 matchs qu'il a renoué avec la compétition, le jeune ailier n'a pas encore tout à fait retrouvé le niveau qu'il affichait avant que Joe Thornton, des Sharks de San Jose, ne l'assomme le 4 novembre 2010.

«Je ne pense pas que je sois encore à 100%, estime Perron. Ça m'a pris sept ou huit matchs à me débarrasser de certaines craintes et de jouer de façon plus physique.»

Ces peurs ont été exacerbées lorsque Perron, à son troisième match, a vu Sidney Crosby retourner sur la touche pour la deuxième fois. Le Québécois a admis jouer avec prudence dans les matchs qui ont suivi, évitant les zones à risques où il était le plus susceptible de se faire blesser.

«Plus je joue de matchs et mieux je me sens, plus je vais recommencer à y aller, mais ça représente un ajustement», explique-t-il.

Le nouvel entraîneur-chef Ken Hitchcock emploie Perron sur le premier trio des Blues en compagnie de David Backes et Chris Stewart et l'utilise même en infériorité numérique.

Dans les cinq dernières rencontres, le Sherbrookois a joué en moyenne 19:35. Il ne s'en plaindra certainement pas, mais il reconnaît qu'au plan de l'endurance, il a un retard à combler.

«J'ai des manques au plan du conditionnement physique, admet Perron. J'ai passé un été complet sans m'entraîner et une saison presque complète avant cela sans jouer. La première fois que j'ai joué deux matchs en deux soirs, ça n'a pas été facile le deuxième soir!

«Mais je fais de mon mieux et je travaille le plus que je peux. Je suis vraiment satisfait de mon jeu depuis cinq matchs.»

«Il m'a blessé pour un an»

Perron fait partie d'une longue liste de victimes des commotions cérébrales et des coéquipiers comme Andy McDonald et Alex Steen sont eux aussi aux prises avec ce fléau.

Selon Perron, les joueurs eux-mêmes doivent se responsabiliser. Il prend à titre d'exemple le coup de Thornton à ses dépens qui a valu deux matchs de suspension au capitaine des Sharks.

Thornton ne s'est jamais excusé... jusqu'à ce qu'il lui envoie un message la veille de son retour au jeu.

«Je ne pense que (Thornton) soit un joueur salaud, mais ce n'était pas une mise en échec intelligente de sa part, soutient Perron. Sur la reprise, on voit que s'il n'avait joué que la rondelle, il aurait bénéficié d'une échappée ou d'un surnombre. Or, il était frustré d'avoir écopé d'une punition, il voulait s'impliquer physiquement... et il m'a blessé pour un an. C'est sûr que c'est plate.

«Il ne faut pas oublier qu'une mise en échec doit servir à enlever la rondelle à un joueur, a insisté Perron. Certains l'utilisent plutôt pour arracher la tête de leur adversaire. C'est frustrant de voir des joueurs faire ça, mais la solution doit passer par le fait de se sensibiliser entre nous.»