Bien qu'il ait récolté trois buts et huit points en 13 matchs, Tomas Plekanec connaît un mois de décembre difficile. Son différentiel de -8 durant cette période est assez révélateur de ses ennuis.

Le centre tchèque commence de plus en plus à souffrir du syndrome Saku Koivu: un bon deuxième centre qui, par défaut, est mandaté comme premier centre.

Le Tricolore doit faire avec ce qu'il a, certes, mais si l'on se fie aux derniers matchs, Plekanec a plutôt l'air d'un troisième centre lorsqu'il est flanqué de Travis Moen et tantôt d'Andrei Kostitsyn, tantôt de Louis Leblanc. Étonnant qu'il n'ait été jumelé à Erik Cole, le meilleur ailier du Canadien cette saison, que durant 19% de son temps à forces égales.

«Il y a des joueurs qui posent des questions: 'pourquoi est-ce que je joue là?' ou 'pourquoi je ne joue pas avec untel?'. Moi, je ne suis pas ce genre de joueur, affirme Plekanec. Ce sont des décisions de l'entraîneur, c'est lui qui compose les trios et les unités spéciales.»

Avalant une fois de plus sa pilule, Plekanec était de retour à la pointe, vendredi, lors des exercices d'avantage numérique qui ont eu cours à la veille du match face aux Panthers de la Floride.

«Je suis là pour faire mon travail et faire ce qui m'est demandé, a-t-il soutenu avec l'attitude du bon soldat. Peu importe ce que c'est, je ferai de mon mieux pour essayer d'aider l'équipe.»

Or, le Canadien a besoin que son meilleur joueur de centre soit productif s'il veut connaître un tant soit peu de succès. Le bon soldat doit devenir un lieutenant.

«Tomas a été bon dans plusieurs aspects du jeu, à commencer par le désavantage numérique dont il est la pierre angulaire, a convenu Randy Cunneyworth. Il sait qu'il peut nous en donner un peu plus offensivement et afficher un peu plus d'intensité, mais il travaille en ce sens.

«Il n'a pas à tout prendre sur ses épaules, il a des compagnons de trio qui peuvent l'aider.»

Plekanec a joué moins de 18 minutes dans chacun des deux derniers matchs, ce qui ne s'était pas produit auparavant cette saison. Il a en outre perdu 10 de ses 15 mises en jeu face au Lightning de Tampa Bay, dont deux dans des situations cruciales en fin de match...

Le progrès de Diaz et Emelin

Le Canadien a concédé 30 buts à ses huit derniers matchs, pour une moyenne de buts alloués par rencontre de 3,75.

Mais tout n'est pas noir en zone défensive. Randy Cunneyworth se dit satisfait du progrès des jeunes Raphael Diaz et Alexei Emelin qui, après Josh Gorges et P.K. Subban, engrangent les minutes à forces égales.

«Ils sont encore en apprentissage, mais ils méritent ces minutes, soutient l'entraîneur. Ils ont bien joué pour nous et ont démontré de la constance.»

Avec une poussée de six points à ses quatre derniers matchs, Diaz est désormais au sommet des défenseurs recrues de la ligue avec deux buts et 13 points. Il partage le premier rang avec Adam Larsson, le plus récent premier choix au repêchage des Devils du New Jersey.

«Je n'étais pas au courant, s'est esclaffé le défenseur suisse. Je me concentre seulement sur mon jeu et sur le prochain match. Je tombe parfois sur les feuilles de match, mais je ne regarde pas les statistiques sur une base quotidienne.»

Pour sa part, Emelin s'est distingué avec 10 mises en échec à ses deux derniers matchs et semble un peu plus à l'aise du côté droit.

«Ce n'est pas un ajustement facile à faire mais, qu'il soit du côté gauche ou du côté droit, sa présence physique est là à tous les matchs, a souligné Cunneyworth. C'est très positif dans son cas. L'important à partir de maintenant est qu'il s'applique à repérer ses coéquipiers à courte distance, qu'il aille appuyer l'attaque et qu'il lance davantage en direction du filet.»

Un but qui fait encore jaser

Carey Price, qui a des choses à se faire pardonner à la suite du mauvais but qui a relancé le Lightning, jeudi, sera de retour devant le filet du Canadien face aux Panthers.

D'ailleurs, il a encore été question de ce fameux but de J.T. Wyman. Les reprises télé ont démontré clairement que l'arbitre avait sifflé avant que la rondelle ne pénètre le filet. Cela aurait dû suffire à annuler le but. Or, la révision vidéo à Toronto a statué que le tir de Wyman «avait complètement traversé la ligne des buts»... ce qui n'était pas du tout l'enjeu de la contestation !

« Nous ne recevons pas d'explications subséquentes de la ligue sur ce genre de chose, a indiqué Cunneyworth, qui est prêt à tourner la page.

«Au fil d'une saison, ces choses-là finissent par se niveler: certaines décisions nous favorisent, d'autres non.»