La cinquième Classique hivernale opposant les Rangers de New York aux Flyers au Citizens Bank Park de Philadelphie étant présentée lundi, le directeur technique de la LNH John Collins rêve à des événements encore plus grandioses.

Parmi ses objectifs avoués se trouve la volonté d'augmenter la popularité du hockey sur le marché nord-américain. Même si tous les matchs extérieurs organisés jusqu'ici ont connu un retentissant succès sur la scène locale, Collins estime qu'il y a encore place à de l'amélioration.

«C'est encore tôt, ça ne fait que cinq ans», a-t-il dit jeudi lors d'une entrevue à La Presse Canadienne. «De toute évidence, nous suscitons l'intérêt et je pense que les résultats démontrent sa rentabilité. Je crois qu'en atteignant davantage de marchés (nous pourrons) développer notre sport.»

Collins est le chef d'orchestre derrière la Classique hivernale, qu'il a développée en organisant d'abord la Classique Héritage au stade du Commonwealth d'Edmonton en 2003 - puis en lui donnant une saveur particulière en la présentant à l'occasion du jour de l'An.

Un partenaire télévisuel assoiffé de cotes d'écoute a aussi joué un rôle déterminant dans sa création - «honnêtement, la Classique hivernale s'est retrouvée le 1er janvier parce que le réseau NBC disposait d'une grande fenêtre dans sa grille horaire du jour de l'An, alors on s'est dit «pourquoi est-ce qu'on en profiterait pas?», a raconté Collins - mais l'avenir réserve bien des choses aux matchs extérieurs puisqu'ils pourraient aussi être disputés à d'autres dates durant la saison.

Un deuxième match avait été disputé au stade McMahon de Calgary la saison dernière, et Collins semble favorable à l'idée d'organiser plus qu'un match extérieur par saison au cours des prochaines années. Ce modèle pourrait aussi répondre aux demandes grandissantes des nombreuses équipes de la LNH qui souhaitent participer à ce genre d'événement.

«Absolument, nous devrions impliquer plus de clubs canadiens dans ce genre d'événement», a reconnu Collins. «Tout comme le Minnesota devrait être davantage impliqué, comme St. Louis, comme le Colorado - la liste peut être très longue.»

Depuis que Collins a accepté son poste au sein de la LNH en août 2008, la ligue a bâti son calendrier en fonction des grands événements. Il semble raisonnable de dire que d'autres matchs extérieurs puissent être organisés afin d'augmenter la popularité du hockey professionnel.

«Je crois que ce serait fantastique dans plusieurs marchés, a-t-il confié. Au bout du compte, j'aimerais que ces matchs ne soient pas considérés comme des rivalités locales ou comme un match canadien ou américain, mais plutôt comme une grande fête du hockey. Si tu es un amateur de hockey - que tu sois Canadien ou Américain, ou un partisan des Flyers ou des Flames - ces matchs sont particuliers en ce sens que vous devriez le regarder même s'il n'implique pas votre équipe préférée.

«C'est un peu comme le slogan qu'on répète sans cesse: «Personne n'a jamais annulé son party du Super Bowl parce que les deux équipes impliquées sont celles qu'elle n'aime pas.»

Étonnamment, Collins croit que la ligue a raté une belle opportunité de mousser la popularité de la Classique hivernale la saison dernière à Pittsburgh.

Il y avait une belle effervescence entourant la rencontre entre les Penguins de Sidney Crosby et les Capitals de Washington d'Alexander Ovechkin, particulièrement suite aux critiques dithyrambiques envers la nouvelle série «24/7» du réseau HBO. Cependant, les soubresauts de Dame Nature au Heinz Field ont forcé la ligue à déplacer l'heure de la mise en jeu initiale en soirée, et en conséquence le rythme a été perdu.

Ça s'est mal terminé aussi pour Crosby, qui a subi une commotion cérébrale non diagnostiquée menant, éventuellement, à une saison cauchemardesque du meilleur joueur de hockey au monde en 2011.

«Je pensais que l'affrontement entre Ovechkin et Crosby la saison dernière ferait sauter les audimètres, s'est souvenu Collins. Puis, malheureusement, on a dû déplacer l'heure de la rencontre, de la mise en jeu initiale, ce qui fut merveilleux - c'était plaisant d'être en heure de grande écoute, la présentation était idéale - mais ce fut aussi cet aspect qui a démotivé les gens, puisque le match devait être présenté à 13h. «(Ils) ont peut-être pris le temps de regarder le match sur le réseau NBC à 13h, et n'ont presque pas réalisé qu'ils regardaient les Classiques hivernales précédentes. En conséquence, il y a eu une certaine baisse d'intérêt à ce moment-là.»

Les prévisions météorologiques pour le match de lundi semblent bonnes, pour l'instant. Si les conditions se détériorent ou que la patinoire perd de sa qualité, Collins a précisé que le plan d'urgence prévoit le report du début de la rencontre en fin d'après-midi ou en début de soirée le 2 janvier, ou peut-être carrément sa reprise le 3 janvier «si les conditions météorologiques sont vraiment exécrables».

«Mais on ne croit pas que ça s'enligne là-dessus cette année», a-t-il conclu.