Randy Cunneyworth avait bien fait de cacher son jeu en matinée parce qu'il s'apprêtait à poser un geste qui allait faire beaucoup jaser. Insatisfait du rendement de P.K. Subban et de Lars Eller, il les a laissés sur la touche à la faveur d'Alexei Emelin et de Yannick Weber.

Le mea culpa de la veille de Subban, bien qu'il ait été bienvenu, n'a pas été suffisant pour le garder dans la formation.

«Je suis conscient qu'on ôte beaucoup d'habiletés dans notre formation en retranchant Subban et Eller, a admis Cunneyworth. Il y a des portions de leur jeu où ils en ont arraché, mais ils ont tous les deux un brillant avenir devant eux. Ils doivent cependant apprendre à jouer de la bonne façon.

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«Cela n'équivaut à une passe gratuite pour personne au sein de l'équipe. Il faut que chacun soit redevable de son rendement.»

Cunneyworth a ajouté qu'il pouvait réaligner ses trios de façon à ce qu'on retrouve davantage un esprit de col bleu dans l'alignement.

Mais surtout, il a prévenu que les jeunes ne seraient pas les seuls à être sous la loupe.

«Tout le monde est dans le même bateau, car nous ne voyons pas le genre de jeu auquel on est en droit de s'attendre, les vétérans inclus», a-t-il précisé.

On verra si cette décision secouera Subban, qui était revenu plus fort l'an dernier après avoir passé trois matchs dans les estrades.

Tant Subban qu'Eller, chacun à leur manière, s'éloignent des instructions qui leurs sont données, ce qui mène trop souvent à des erreurs coûteuses.

«Je dois être meilleur», nous a simplement dit Eller.

Pourtant, s'il fallait punir tous ceux qui ont quelque chose à se reprocher, il ne resterait plus grand monde au banc...

«Il faut bien commencer quelque part», a lâché le jeune Danois.

«Ç'en est rendu une joke»

Si la colère était palpable après la défaite à Chicago, ce sont des mines déconfites qu'on a vues dans le vestiaire à Winnipeg.

«Il n'y a pas un aspect de notre jeu qui va bien présentement, a lâché Mathieu Darche. On est chanceux d'avoir Carey pour nous garder proche dans le pointage parce qu'il n'y a rien qui fonctionne. On est tout croche. Il faut qu'on se réveille, ça en est rendu une joke. C'est embarrassant pour nous autres et pour le Canadien.»

Michael Cammalleri et le reste de l'équipe continuent de piétiner en avantage numérique. Ils ont passé la moitié de la deuxième période avec l'avantage d'un homme sans jamais vraiment menacer.

«Nous marchons sur une ligne très mince entre garder notre jeu simple et ne rien créer du tout», estime Cammalleri, qui n'a toujours pas marqué en supériorité numérique cette saison.