L'équipe qui est arrivée au Manitoba la nuit dernière ressemble à un animal blessé. Déjà plombé par une série de quatre défaites, sa plus longue de la saison, le Canadien tentera ce soir de freiner sa glissade en rendant visite aux Jets à Winnipeg.

C'est le temps pour Price d'en voler une parce que l'équipe devant lui est d'une fragilité troublante.

Dommage que le fardeau retombe sur ses épaules, surtout qu'il a accordé 19 buts à ses six derniers matchs. Mais qui sait si sa soirée de congé, mercredi à Chicago, ne lui aura pas été salutaire autant au plan mental que physique.

«Nous sommes dans une léthargie et il faut qu'on s'en sorte», a convenu Peter Budaj au terme de la défaite d'hier, dont il n'était pas responsable par ailleurs.

«Il n'y a pas d'autre recette que le travail acharné, a ajouté l'adjoint de Price. On a un bon groupe de joueurs, mais il est temps de se mettre en marche. Si l'on s'accroche à notre plan de match durant 60 minutes, on va gagner la majorité de nos parties.»

C'est là un bien gros «si». L'inconstance d'un match à l'autre, mais aussi à l'intérieur même d'une seule rencontre, ne cesse d'embourber l'équipe.

Le revers de mercredi à Chicago fait en sorte que le Tricolore, pour la troisième fois déjà cette saison, traverse une séquence de quatre matchs sans victoire. Pas une seule fois l'an dernier il n'a connu pareille disette...

Randy Cunneyworth tente d'apporter des corrections au système de jeu en réclamant plus de combativité afin de garder la rondelle en territoire adverse et en donnant un mandat accru au quatrième trio.

À savoir s'il a les effectifs pour parvenir à ses fins, c'est un autre débat. Brassera-t-il les cartes qu'il a en mains? Cunneyworth n'a pas voulu ouvrir son jeu en matinée à savoir s'il apporterait des changements à sa formation.

La maladie de l'amour au MTS Center

Le Tricolore revient sur les lieux de son premier gain de la saison, une soirée spéciale qui marquait le retour des Jets à Winnipeg. Malgré le revers de 5-1 qu'avaient subi les locaux le 9 octobre, le pire qu'aient essuyé les Jets cette année, la foule du MTS Centre était déchaînée.

Et elle n'a pas cessé de l'être depuis.

«Les joueurs trippent, c'est extraordinaire, a souligné l'entraîneur-adjoint Pascal Vincent à La Presse. Depuis le premier jour, c'est la folie furieuse en ville. Les gens avaient tellement hâte de ravoir leur équipe. Ça ressemble à l'atmosphère qu'il y a à Montréal en deuxième ronde des séries... mais à temps plein.

«Les joueurs ressentent une pression de plus, mais c'est une belle pression. Chaque action est applaudie et pour les jeunes, c'est une belle expérience.»

«Ce ne sont pas des matchs, ce sont des événements!» nous a aussi lancé un recruteur de l'organisation.

Pas étonnant que les Jets aient pris leurs aises au MTS Centre, où ils affichent un très bon dossier de 11-5-1.

Les Jets en pleine envolée

Contrairement au Canadien, les anciens Thrashers s'améliorent à mesure que la saison avance. Ils ont récolté neuf points au mois d'octobre et 12 en novembre. Les Jets ont aussi 12 points en banque en décembre, mais il leur reste encore cinq rencontres à disputer avant le passage de la nouvelle année.

Dans l'espoir d'améliorer cette fiche dès ce soir, l'entraîneur Claude Noel enverra encore dans la mêlée l'excellent gardien Ondrej Pavelec.

Les trios qu'il devrait déployer en attaque sont les suivants:

Kane-Burmistrov-Wheeler

Ladd-Wellwood-Antropov

Fehr-Stapleton-Thorburn

Glass-Slater-Miettinen

L'entraîneur doit par ailleurs composer avec l'absence du centre Bryan Little, qui soigne une blessure à un pied. Mais elle sera amoindrie par le jeu du vétéran Kyle Wellwood, un attaquant qui a roulé sa bosse et qui connaît un nouveau souffle à Winnipeg.

Wellwood sera d'ailleurs à surveiller ce soir puisqu'il a l'habitude de connaître du succès contre le Canadien. En 23 matchs, il a enregistré huit buts et 17 points face au Tricolore.