Des amateurs étaient perplexes, hier matin, en apprenant que plusieurs attaquants du Canadien ne s'étaient pas présentés à l'entraînement matinal que Jacques Martin avait rendu facultatif.

Compte tenu de la situation, pensaient-ils, n'aurait-il pas fallu que tout le monde soit sur la glace?

Josh Gorges et Michael Cammalleri, l'un de ceux qui n'ont pas chaussé les patins, ont bien voulu éclaircir les tenants et aboutissants des entraînements facultatifs.

«La règle de base, c'est que les plus jeunes doivent être sur la glace! a lancé Cammalleri en riant. Une fois qu'on est un peu plus vieux, on a davantage le choix. Des gars comme Rob Blake et Joe Sakic ne voulaient jamais y aller. Tomas Plekanec, lui, préfère être là. Chacun est différent.

«Personnellement, a ajouté Cammalleri, j'aime aller sur la patinoire cinq ou dix minutes pour tirer des rondelles. Autrement, je préfère rester loin de la patinoire car nous n'avons qu'une certaine quantité d'énergie à dépenser en une journée. Je préfère garder mes forces pour le soir.

«Même si je choisis d'aller m'entraîner en gymnase, ce sera moins taxant que sur la glace. Patiner durant quelques minutes suffit à vous mettre en sueur.»

Gorges aime se retrouver sur la patinoire car cela lui permet de se concentrer et de se mettre dans l'ambiance de match.

«À mon sens, c'est là où des joueurs de hockey doivent être, dit-il. Mais ça n'a rien à voir avec le fait de se délier les jambes car il va se passer beaucoup de temps ensuite avant le match.»

Dans l'optique où un joueur (ou une unité d'avantage numérique...) est en léthargie, ne serait-il pas utile de faire des heures supplémentaires?

«Si un joueur a des difficultés, ça ne peut pas être mauvais qu'il aille travailler sur des éléments avec lesquels il en arrache, a convenu Gorges. Un marqueur naturel en panne sèche voudra sûrement travailler sur sa gâchette.

«Mais ce n'est pas évident. Parfois, en faire moins, c'est en faire plus, car prendre un peu de recul et faire une séance de vidéos pourrait aider davantage.»

Cammalleri assure que les joueurs ne regardent pas leurs coéquipiers de travers, qu'ils décident d'opter pour le gymnase ou la salle vidéo.

«Je m'en fous pourvu que le gars donne son plein rendement à compter de 19h, affirme l'ailier droit. Ce qu'un joueur fait pour être au mieux le soir venu, cela lui appartient. Je serai en colère si l'équipe ne fait pas une bonne performance le soir, mais ça ne me donnerait rien d'être en colère à cause d'un exercice facultatif.»

«De toute façon, conclut Gorges, les entraînements matinaux sont en voie de disparition. Des recherches ont démontré qu'on n'en avait pas besoin pour se préparer en vue du soir...»