Vu d'ici, on pourrait croire que les Canucks de Vancouver ont une bonne vieille controverse de gardiens sur les bras.

Tous les ingrédients sont là. Il y a tout d'abord le jeune loup de 25 ans, Cory Schneider, qui joue comme un gardien numéro un. Il y a ensuite le vétéran de 32 ans, Roberto Luongo, qui a connu un début de saison douloureux et qui est souvent la cible des fans à bout de patience.

Mais selon Alain Vigneault, il n'y a pas de problème. Et il n'y a surtout pas de controverse.

«Roberto est notre gardien numéro un, a fait savoir l'entraîneur des Canucks avant le match d'hier soir au Centre Bell. Nous avons deux très bons gardiens et nous en avons un jeune qui deviendra un jour gardien numéro un dans cette ligue.»

À sa deuxième saison à temps plein dans la LNH, Schneider est en train de se faire un nom. S'il maintient le rythme, les acheteurs vont se précipiter à sa porte au moment où il deviendra joueur autonome. En attendant, le gardien américain, choix de premier tour du club en 2004, sera joueur autonome avec compensation au terme de la saison.

Mais puisque Luongo est à Vancouver pour encore longtemps - il a signé une prolongation de contrat pour 12 ans et 64 millions en 2009 - tout indique que Schneider devra aller voir ailleurs pour obtenir un véritable statut de numéro un. La machine à rumeurs peut bien s'emballer, il est dur de croire que les patrons à Vancouver vont échanger Luongo, qui possède aussi le genre de contrat qui fait peur aux autres équipes.

En attendant, les Canucks répètent que cette situation est loin d'être un problème.

«Quand Roberto était blessé et qu'il peinait à trouver son rythme, Cory est arrivé et il a été phénoménal, a ajouté Vigneault. Je ne pouvais pas le retirer du filet. Ce n'était pas du tout difficile parce que le but de l'exercice, c'est de gagner des matchs, et on a le luxe d'avoir deux gardiens qui font le travail. Il n'y a pas de controverse ici. Peut-être que les gens des médias et les fans voient ça différemment, mais dans notre vestiaire, tout le monde sait que Roberto est notre numéro un.»

Selon Henrik Sedin, les gars des Canucks savent qu'ils peuvent gagner quelle que soit l'identité de celui qui est devant le filet.

«Nous avons deux bons gardiens, et c'est très bien comme ça, a-t-il observé. Nous sommes en confiance avec Roberto et avec Cory. C'est aussi vrai que Cory n'est pas le portrait type du gardien réserviste dans cette ligue. Il a déjà démontré qu'il est capable d'être un gardien numéro un.»

Faible en octobre

Luongo, lui, est le premier à l'admettre: il n'a pas été fort en octobre. En fait, le gardien montréalais a récolté une fiche de trois victoires et quatre défaites en octobre, et c'est un peu ce qui a mené à cette audition imprévue pour Schneider, une occasion que le jeune gardien n'a pas ratée.

«Octobre, ce n'est pas mon mois favori, a dit Luongo avant le match d'hier. Mais ça va mieux depuis le mois de novembre. Pour une raison ou une autre, on dirait que ça me prend un mois avant de me mettre en marche. Je suis juste content que ce soit passé...»

Souvent critiqué à Vancouver, surtout cet été à la suite de la présence des Canucks en grande finale, le principal intéressé jure qu'il n'entend pas ce qu'on dit de lui.

«Il y a des critiques tout le temps, c'est comme ça tous les jours. Je ne m'occupe pas de ces choses-là. Si je le faisais, ma santé mentale ne serait pas très bonne!»