Bruce Boudreau reconnaît que les Capitals de Washington ont pris «la bonne décision» en le congédiant - et il estime que ce n'est pas la faute d'Alexander Ovechkin.

Et, oui, il a regardé le premier match des Caps sans lui, que l'équipe a perdu 2-1 sous l'égide du nouveau pilote Dale Hunter.

«J'étais nerveux, a dit Boudreau. On peut te congédier, mais ça ne veut pas dire que tu ne ressens plus d'attachement à l'endroit des joueurs. Tu veux que les joueurs, que tu as appris à connaître tellement bien, aient du succès. Je pense toujours qu'il s'agit d'une grande équipe et qu'ils vont bien faire, et que Dale va bien faire. C'est une bonne personne.»

Ayant eu deux journées pour apprivoiser le fait que ses patrons ne voulaient plus de lui, Boudreau a émis ses premiers commentaires publics depuis son congédiement à l'occasion d'une tournée d'entrevues, mercredi.

Même s'il a aidé les Capitals à connaître des succès répétés ces quatre dernières années - il a atteint le cap des 200 gains plus vite que tout autre pilote de l'histoire moderne de la LNH -, son équipe s'est retrouvée dans une spirale d'insuccès qui a incité le directeur général George McPhee à le remercier lundi.

Ce dernier a alors affirmé que les joueurs «ne répondaient plus» à leur entraîneur.

«C'est George qui l'a dit, parfois il faut une voix différente, et pour quelconque raison ça ne fonctionnait plus à la fin, a affirmé Boudreau. Je crois qu'ils ont pris une décision qui était la bonne à ce moment-là, et il faut maintenant aller de l'avant.»

Boudreau a mené les Capitals à quatre titres de section d'affilée mais il n'a pas réussi à soutenir le même rythme dans les séries. Il n'a jamais été en mesure de dépasser le deuxième tour éliminatoire. Sa tactique de manier la carotte et le bâton, cette saison, s'est retournée contre lui. Non seulement les Caps ont-ils continué à perdre, mais ils ont subi plusieurs revers humiliants. Un changement était devenu inévitable.

«On dirait que depuis un an, chaque fois qu'on perdait deux matchs de suite, les gens disaient que ça s'en venait, a noté Boudreau. Tu ne penses jamais que ça va venir, mais on a perdu des matchs ces dernières semaines par des scores qui ne sont pas dans nos habitudes. Ça n'arrivait pas avant, alors je n'étais pas certain où léquipe en était ou ce qui allait arriver... Mais ce n'était pas plaisant.»

L'approche de Boudreau n'a pas réussi à redonner de l'enthousiasme à Ovechkin. Celui-ci a connu la pire saison de sa carrière, l'hiver dernier, et connaissait un lent départ cet automne. L'attaquant russe a été confiné au banc à quelques occasions lors du match du 1er novembre contre les Ducks d'Anaheim, mais les deux hommes ont nié qu'il y avait un froid entre eux.

«Je ne crois pas qu'Alex ait jamais été un problème, a dit Boudreau, mercredi. Je crois qu'il a travaillé et essayé aussi fort qu'il le pouvait. Les statistiques n'étaient pas au rendez-vous et quand c'est le cas, les gens tentent de faire deux plus et deux et ils arrivent souvent à un total de cinq.»

Boudreau a déclaré qu'il n'a jamais soulevé l'idée de retirer le titre de capitaine à Ovechkin.

Boudreau, dont la vie est centrée autour du hockey, s'attend à revenir dans un rôle quelconque très bientôt.

«On est tous des grands garçons, a-t-il lancé. On sait tous dans quoi on s'embarque, et on sait que ce n'est pas pour la vie, on sait ce qui peut arriver, on sait qu'un congédiement est possible. Tu ne veux pas que ça arrive, mais ça arrive.»

Malgré ses piètres résultats en séries, Boudreau a connu à Washington ce qu'il faut considérer comme un séjour fructueux. C'est le cas selon lui, mais c'est bien plus parce que la base des partisans a augmenté qu'à cause de sa fiche de victoires et défaites.

«Le hockey a tellement progressé dans la région qu'on est passé de 5000 spectateurs par match, quand je suis arrivé, à une situation où c'est devenu une ville de hockey et qu'on s'est mis à avoir des listes d'attente pour les abonnements de saison, a-t-il souligné. Ce sont là des facteurs plus importants encore. La croissance du hockey ici, c'est là un aspect qui me satisfait grandement.»