Le Canadien a franchi le quart de sa saison et présente un dossier de 9-9-3 après 21 matchs. C'est nettement insuffisant pour participer aux séries éliminatoires. Comme le soulignait Carey Price lundi soir, l'équipe doit absolument aligner une série de victoires afin d'effacer son pénible début de calendrier.

Le Tricolore devra afficher une moyenne de succès de ,615 d'ici la fin de la saison s'il veut récolter 96 points, son total de l'an dernier. C'est l'objectif avoué de Jacques Martin. Pour y arriver, il devra glaner 75 points sur une possibilité de 122.

Au milieu de l'ambitieux programme qui l'attend, le Canadien a encore trois matchs à disputer face à Boston, Philadelphie et Pittsburgh, et quatre face à Washington. Ses performances face aux poids lourds de l'Association Est y seront pour beaucoup dans son classement final, tout comme sa prestation lors de deux dangereux voyages, celui du temps des Fêtes et celui dans l'Ouest canadien, en mars.

Pour l'instant, le Tricolore est à la traîne. Mais différentes statistiques suggèrent qu'une embellie est à l'horizon. Du moins, que le rendement de l'équipe depuis les ratés des huit premiers matchs laisse espérer une forme de correction à son dossier.

Voici 10 statistiques qui racontent le premier quart de la saison du Canadien. Certaines donnent lieu d'espérer.



1. L'ÉQUIPE LA PLUS DÉCIMÉE PAR LES BLESSURES

Les blessures sont une excuse tout à fait détestable pour expliquer le rendement d'une équipe. Mais on ne peut en faire fi lorsque qu'elles affectent une équipe autant que le Canadien depuis le début de la saison. C'est que le Tricolore est l'équipe qui affiche le plus haut total de joueurs-matchs ratés depuis le début du calendrier avec 104.

1. Canadien 104

2. Columbus 98

3. Winnipeg 96

4. Pittsburgh 87

5. St-Louis 73

Le retour d'Andrei Markov, Andrei Kostitsyn et Jaroslav Spacek dans les prochaines semaines permettra à l'équipe de souffler un peu... pour autant que la guigne cesse de s'acharner sur elle!

2. MOINS DE BUTS À L'ADVERSAIRE

Depuis le début de la saison, le Canadien accorde en moyenne 2,29 buts par match à l'adversaire, ce qui en fait la 6e défensive la plus avare de la ligue.  L'an dernier, l'équipe avait terminé l'année au 8e rang à ce chapitre en accordant en moyenne 2,51 buts par match. En l'absence de plusieurs blessés à la ligne bleue, les attaquants sont disciplinés dans leurs replis. Mais est-ce que cette défense en unité de cinq pourra continuer?

3. ...ET MOINS DE LANCERS AUSSI!

La principale amélioration défensive par rapport à l'an dernier se situe au niveau des lancers accordés. Les 31 tirs qu'il concédait en moyenne à chaque soir a valu au Canadien le 18e rang de la ligue l'an dernier. Or, il est juché en ce moment au deuxième rang du circuit, n'ayant accordé que 26,4 tirs par match à l'adversaire. Retrancher presque cinq lancers par match est énorme. Si le Canadien parvient à maintenir la cadence, cette statistique finira par payer des dividendes. Quant à ses propres lancers, c'est simple: le Tricolore tire autant que l'an passé (moyenne de 31,5 tirs par match par rapport à 31,7 l'an dernier).



Photo: André Pichette, La Presse

Andrei Markov

4. EN PRENDRE UNE POUR L'ÉQUIPE

Il y a des raisons pour lesquelles certaines rondelles ne se rendent pas à Carey Price; c'est qu'elles sont bloquées par ses coéquipiers. Le Tricolore est pour l'instant ex-aequo au troisième rang de la LNH avec 336 tirs bloqués, les Maple Leafs de Toronto menant le circuit Bettman avec 351. L'an dernier, le Canadien avait bouclé le calendrier au sixième rang de la ligue. L'habitude à bloquer des lancers ne date pas d'hier: l'an dernier aussi, le Tricolore bloquait entre 15 et 16 lancers par match en moyenne.

5. L'AVANTAGE NUMÉRIQUE

Le Canadien avait marqué au moins un but en avantage numérique à chacun de ses quatre matchs précédents avant d'être blanchi par l'excellente unité des Bruins de Boston, lundi. L'attaque à cinq se replace, mais ses totaux du premier quart de la saison ne sont guère reluisants. À 14,6%, le Canadien possède seulement la 23e attaque massive de la ligue. L'an dernier, il avait terminé l'année au 7e rang de la ligue avec une efficacité de 19,7%. Le retour prochain de Markov aidera assurément le Tricolore à retrouver de l'aplomb dans ce département. Dans l'ensemble, l'équipe ne marque pas plus que l'an dernier, mais elle doit capitaliser en avantage numérique si elle veut se donner une chance.

6. TENIR LE COUP À FORCES ÉGALES

Une attaque à cinq déficiente et un rendement à forces égales qui étonne: le premier quart de la saison du Canadien ressemble drôlement à celui de l'an dernier! Or, l'an passé, les choses étaient revenues à la normale alors que l'avantage numérique avait fini par se replacer et le rendement à forces égales avait décliné. Question: le Tricolore pourra-t-il cette année maintenir le rythme à cinq contre cinq? Jusqu'à maintenant, son ratio de buts à forces égales est de 1,26 (37 buts pour, 30 buts contre). Ça lui vaut le 6e rang de la ligue, une performance tout à fait honorable. Mais après avoir atteint un ratio de 1,33 à égalité numérique au début décembre, l'an dernier, ce ratio avait plongé jusqu'à ce que l'équipe termine l'année à 1,01 (bon pour le 16e rang dans la ligue).

7. INFÉRIORITÉ PRESQUE PARFAITE

Depuis le fameux soir où Perry Pearn a été sacrifié au nom du mauvais début de saison de l'équipe, le Canadien a retrouvé ses repères en désavantage numérique. En 13 matchs, l'unité d'infériorité n'a accordé que deux buts en 50 occasions (96%). Pour expliquer ce redressement, il faut entre autres regarder du côté de Carey Price. Au cours de cette période, il a disputé 11 matchs lors desquels il n'a accordé que 11 buts.

8. TOUJOURS L'INDISCIPLINE

L'infériorité numérique peut faire son travail, mais si les joueurs qui la composent se défendent trop souvent, il ne leur restera plus d'énergie pour attaquer. L'an dernier, le Canadien s'était retrouvé à court d'un homme plus souvent que n'importe quelle autre équipe. C'est à peine mieux jusqu'à maintenant cette année: l'équipe vient au 25e rang du nombre d'avantages numériques accordés à l'adversaire. Attention de ce côté.



Photo: PC

Le Canadien est ex-aequo au troisième rang de la LNH avec 336 tirs bloqués.

9. PACIORETTY, PREMIER DEPUIS KOVALEV?

Quelqu'un s'inquiète-t-il encore de la santé de Max Pacioretty? Il est le premier buteur du Canadien dans le premier quart de saison avec 9 buts en 21 matchs et, s'il parvient à maintenir cette cadence, MaxPac atteindra le plateau des 35 buts. Il serait seulement le deuxième joueur du Tricolore à rejoindre cette marque au cours des 10 dernières années. Alex Kovalev l'avait fait durant la saison 2007-08. Par ailleurs, selon le site de statistiques BehindTheNet.ca, Pacioretty est celui qui porte le plus bonheur à l'attaque du Canadien. Parmi tous les joueurs de l'équipe, c'est lorsqu'il est sur la glace que l'équipe marque le plus de buts par tranche de 60 minutes (3,47).

10. QUATRE DÉFAITES QUI ONT FAIT MAL

Le Tricolore a perdu quatre matchs en temps réglementaire cette année où il a suffisamment bien joué pour gagner. Mais les gardiens Ryan Miller (Buffalo), Jacob Markstrom (Floride), Nikolai Khabibulin (Edmonton) et Tim Thomas (Boston) ont fait la différence. Voyez un peu: dans ces quatre matchs, le Canadien a marqué seulement trois buts. Ses propres gardiens, loin d'être vilains, en ont accordé sept et deux autres buts ont été marqués dans un filet désert. Le Canadien a tiré 143 fois sur le filet adverse et ses adversaires, seulement 86 fois. Malgré tout, aucun point récolté sur une possibilité de huit. Si le Canadien avait forcé la prolongation dans chacun de ces matchs - sans même en gagner un seul - il talonnerait la tête de la section Nord-Est avec 25 points. Au lieu de cela, il est en train de jouer une saison de hockey de rattrapage.

Photo: André Pichette, La Presse

Max Pacioretty se dirige vers une saison de 35 buts.