Le Québec a décidément le tour pour produire des vedettes du hockey féminin. Après les Goyette, St-Pierre, Ouellette et bien d'autres, une relève prometteuse est déjà prête à accéder aux premiers rôles.

Marie-Philip Poulin, qui n'a encore que 20 ans, avait donné le ton aux Jeux de Vancouver et elle est désormais l'une des meneuses de l'équipe nationale. Elle sera rejointe cette année par deux recrues dont on dit le plus grand bien: Mélodie Daoust, 19 ans, et Cassandra Poudrier, 18 ans, qui font leurs débuts à compter d'aujourd'hui à la Coupe des 4 Nations en Suède.

La première, une attaquante de 5'6, était la joueuse la plus recherchée des équipes universitaires l'hiver dernier et elle a opté pour les Martlets de McGill. D'abord invitée au camp de l'équipe nationale des moins de 22 ans, elle a été retenue pour le camp de sélection senior en septembre.

«J'ai été très surprise de recevoir cette invitation et encore plus quand j'ai reçu le coup de fil m'annonçant ma sélection! a raconté Daoust, avant son départ pour la Suède. Il n'y avait que les 40 meilleures au camp et ça m'a pris quelques jours pour m'ajuster à la vitesse et au rythme du jeu. C'est évidemment un honneur pour moi et j'entends bien en profiter au maximum.»

Reconnue pour sa vision du jeu et ses qualités offensives, Daoust est consciente du chemin qu'elle doit encore parcourir. «Je dois surtout améliorer mon patinage afin d'être plus solide sur la glace, concède-t-elle. J'ai aussi beaucoup à apprendre sur toute la préparation hors glace, mais j'ai la chance d'avoir Caroline Ouellette comme mentor - une seconde mère pour moi - et elle est toujours prête à m'aider et à répondre à mes questions.»

Mélodie peut aussi miser sur l'encadrement du personnel des Martlets, la meilleure formation universitaire au Canada. «Chaque entraînement est très intense et l'entraîneur Peter Smith nous pousse toujours à nous dépasser. Nous avons subi une défaite récemment, la première depuis des années en conférence, et cela nous a motivées encore davantage.»

La classe précoce de Cassandra

Plus jeune joueuse de l'équipe canadienne, Cassandra Poudrier a brûlé bien des étapes cette saison. «Je n'en croyais pas mes oreilles quand j'ai écouté le message confirmant ma sélection, le soir, en revenant à la maison. J'ai dû l'entendre au moins 10 fois avant d'être convaincue!»

Décidément précoce, Cassandra n'a pas un gros gabarit (5'5), mais elle est rapide, solide sur ses patins et excelle dans les phases de transition. Finissante au cégep Dawson en sciences pures, brillante sur le plan académique, elle a déjà opté pour l'Université Cornell (New York) l'an prochain, au grand dam des institutions québécoises.

«Je ne pouvais lever le nez sur la possibilité d'aller chercher un diplôme d'une université de la «Ivy League», a-t-elle justifié. Je vais sans doute commencer en nutrition, mais j'aimerais aussi faire ma médecine plus tard.»

Poudrier reconnait, elle aussi, une dette envers Caroline Ouellette, qui n'a pas hésité à partager avec elle son expérience de 12 saisons avec l'équipe nationale. «Elle nous a vraiment prises sous son aile, a-t-elle expliqué. Ses conseils judicieux, sur l'alimentation et la préparation mentale notamment, nous aident à progresser plus rapidement.»

Ouellette, justement, d'abord écartée de l'équipe après qu'une blessure l'eut empêchée de se faire justice au camp de sélection, sera finalement en Suède pour remplacer Marie-Philip Poulin (blessée) et pour guetter les débuts de ses protégées.

«Je les ai entraînées avec l'équipe nationale des moins de 18 ans et ce sont deux jeunes femmes exceptionnelles qui font preuve d'une éthique de travail irréprochable et qui veulent toujours apprendre», a souligné Ouellette, vendredi dernier, avant son départ.

«Mélodie est tellement douée; j'apprends encore des choses en la regardant jouer! Peu de filles ont un tel talent pour confondre l'adversaire en attaque. Et elle rend ses partenaires bien meilleures, que ce soit sur le premier ou le quatrième trio.

«Cassandra a progressé de façon phénoménale depuis deux ans. Elle n'est pas grande, mais n'a peur de rien et ne se laisse pas bousculer. Elle se fixe des objectifs très élevés dans la vie et a le potentiel pour aller très loin, aussi bien dans sa carrière sportive que dans sa carrière professionnelle.»

Photo: Bernard Brault, La Presse

Cassandra Poudrier