Scott Gomez est devenu une cible de choix pour les médias et les partisans du Canadien, mais dans le vestiaire montréalais, son importance ne semble faire aucun doute.

Au moment où il se prépare à effectuer son retour au jeu - il devrait être du prochain voyage de l'équipe, jeudi en Arizona -, Gomez est de plus en plus l'objet de critiques acerbes à Montréal. On fait remarquer que le club gagne sans lui (le Canadien a une fiche de 4-3 depuis qu'il est blessé), et on fait valoir que son salaire colossal (7,5 millions cette saison) est un boulet pour le directeur général, Pierre Gauthier.

Bref, on se demande ce que Scott Gomez apporte à l'équipe, mais ses coéquipiers, eux, ne voient pas du tout les choses de cette façon.

«Un gars comme lui est respecté des autres joueurs, surtout les plus jeunes, affirme l'attaquant Max Pacioretty. J'ai joué avec lui en arrivant ici et il m'a beaucoup aidé. Il a été élu recrue de l'année, il a remporté la Coupe Stanley, il sait ce qu'il faut faire pour gagner dans cette ligue.»

Pacioretty n'aime pas quand on juge les performances de son coéquipier à propos de son salaire. «C'est sûr qu'il touche un gros salaire, alors les gens s'attendent à ce que tout soit toujours parfait avec lui. Mais il apporte beaucoup à cette équipe. C'est seulement que la plupart des gens ne s'en rendent pas compte, parce qu'ils ne sont pas ici avec nous. C'est souvent des choses que l'observateur moyen ne voit pas. Par exemple, sur le plan psychologique, Scott nous aide énormément.»

Même son de cloche du côté de Carey Price, qui voit en Gomez le genre de meneur dont le Canadien a bien besoin quand ça se met à chauffer.

«Scott est un leader dans ce vestiaire, a expliqué le gardien. Ce qu'il nous apporte, c'est une présence de vétéran, le point de vue d'un gars qui en a vu d'autres. Il y a des leaders ici et Scott est une partie importante de ce leadership. Il sait ce que ça prend pour gagner dans cette ligue. Il est un excellent coéquipier, la plupart des gens ne s'en rendent pas compte.»

De retour à l'entraînement

Gomez aura l'occasion de racheter son mauvais début de saison - un seul point en six rencontres - sous peu. Il a repris l'entraînement, sans les mises en échec toutefois, lundi matin avec le reste de l'équipe. L'entraîneur Jacques Martin a fait savoir qu'il va probablement être du prochain voyage de l'équipe. Il ne sera pas du match de ce soir au Centre Bell, contre les Oilers d'Edmonton.

Le principal intéressé, lui, avait l'air bien heureux au terme de l'entraînement de lundi. Souriant, blagueur, Gomez a répété qu'il a hâte de se joindre à la formation.

Mais dans quelle capacité? Voilà la question.

«Ça fait assez longtemps que je suis dans cette ligue, je sais très bien qu'il n'y a jamais rien d'assuré, a-t-il répondu au sujet de sa situation. Je ne suis pas assez fou pour croire que mon poste est assuré. Personne ne me doit quoi que ce soit. Ceci est la LNH, il n'y a jamais rien de certain dans cette ligue. Mais je ne pense pas à ça. L'équipe gagne ces temps-ci et pour moi, c'est tout ce qui compte.»

À l'aile?

Avec tous ces joueurs de centre dans l'équipe présentement, Gomez ne s'opposerait pas à l'idée d'aller patiner à l'aile s'il le faut. «Je crois que je n'ai pas évolué à l'aile depuis mes premiers jours dans la Ligue nationale. Je vais jouer où on va me dire de jouer. Sauf peut-être à la position de gardien de but...»

Pendant que Gomez prépare son retour, un autre soldat manque à l'appel: l'attaquant Andrei Kostitsyn, qui a dû quitter l'entraînement de lundi matin en raison d'une mystérieuse blessure. Fidèle à ses habitudes, l'entraîneur Jacques Martin n'a pas voulu en dire davantage. «C'est quelque chose qui le gênait déjà», s'est-il contenté de dire.

Selon Martin, la présence de Kostitsyn pour le match de mardi soir contre Edmonton est compromise.