Pendant que Scott Gomez, même blessé, continue de faire rager les partisans montréalais, Ryan McDonagh, lui, est en train de devenir l'un des joueurs les plus importants chez les Rangers de New York.

On se souvient très bien de lui, n'est-ce pas? Premier choix du Canadien au repêchage de 2007, il est celui que les Rangers tenaient à obtenir dans la transaction Gomez, en juin 2009. Ce jour-là, le Canadien a donné aux Blue Shirts McDonagh, le défenseur Pavel Valentenko ainsi que l'attaquant Chris Higgins, en retour de Tom Pyatt et de Gomez.

En refilant Gomez au Canadien, les Rangers voulaient avant tout se débarrasser d'un contrat encombrant pour se lancer à la poursuite de Marian Gaborik, qui est aujourd'hui le meilleur compteur du club avec neuf points, à égalité avec Brad Richards.

Mais ils ont aussi obtenu en McDonagh un solide défenseur à l'avenir reluisant. Cette saison, le jeune homme de 22 ans joue en moyenne près de 25 minutes par match. Il a récolté cinq points en 11 rencontres. On devine que les fans du Canadien aimeraient mieux oublier ce jour de juin 2009, mais McDonagh, lui, n'a rien oublié.

«Je ne m'y attendais pas du tout, a-t-il expliqué à La Presse en entrevue téléphonique. On ne m'avait rien dit. C'était l'été et je me préparais à aller à un troisième camp des espoirs pour le Canadien. Mais ce fut une bonne leçon, la preuve que le hockey, c'est les affaires avant tout.»

Ryan McDonagh n'a donc jamais disputé un seul match dans le maillot tricolore. En fait, il n'a presque jamais eu de nouvelles de la direction montréalaise lors de ses deux ans dans l'organisation. «Pas vraiment, non... Je crois que Trevor Timmins est venu me voir jouer environ trois ou quatre fois par année, peut-être un peu plus, mais c'est tout. Je discutais avec la direction de l'équipe seulement quand j'allais au camp des espoirs, l'été.

«Peut-être que le Canadien ne savait pas ce que j'allais décider à ce moment-là? Je ne voulais pas prendre de décision quant à mon avenir avant mon troisième camp des espoirs. Peut-être la direction de l'équipe a-t-elle cru que j'allais vouloir me joindre aux rangs juniors, que cela allait retarder mon cheminement? Peu importe, je suis heureux d'être un membre des Rangers.»

On présume que les Rangers sont heureux, eux aussi. En attendant de savoir si Pavel Valentenko va un jour atteindre la Ligue nationale - il patine toujours sur les glaces de la Ligue américaine pour l'instant -, ils comptent en Ryan McDonagh un jeune défenseur qui ne cesse de s'améliorer depuis ses premiers coups de patin avec le club, la saison dernière.

«Un gars intense»

«C'est un bon début de saison pour moi, mais je dois continuer sur cette voie, a-t-il ajouté. Nous sommes encore bien loin de la fin de la saison! En raison de la blessure à Marc Staal (qui n'a pas joué cette saison en raison d'une commotion cérébrale, NDLR), je joue avec Danny Girardi, et (l'entraîneur) John Tortorella me fait jouer souvent aussi. Tortorella, il est vraiment franc avec tous les joueurs de l'équipe; il nous pousse à faire les bons jeux. C'est un gars intense, et ça nous force tous à jouer de manière intense, justement.»

Même s'il n'a jamais porté le chandail du Tricolore, le défenseur insiste pour dire que ce match contre le Canadien, présenté ce soir au Madison Square Garden de New York, sera un match spécial pour lui.

«C'est le club qui m'a repêché, et il y a des gars dans cette équipe qui ont été repêchés en même temps que moi. Jouer contre le Canadien, c'est significatif et aussi spécial à chaque fois...»