On a été un peu étonnés quand Peter Budaj a dit oui à un contrat de deux saisons avec le Canadien.

Pourquoi? Eh bien, parce que le principal intéressé est un habitué des saisons occupées, et parce qu'à Montréal, il y a déjà un certain Carey Price qui prend toute la place. Ce qui veut dire que le gardien slovaque ne sera jamais bien occupé par ici.

Autrement dit, en acceptant un contrat avec le Canadien cet été, Budaj, 29 ans, savait très bien dans quoi il s'embarquait. C'est pourquoi il attend son tour en silence, sans se plaindre de son sort.

«Tout le monde me demande pourquoi j'ai choisi de me joindre au Canadien, a admis Budaj après l'entraînement d'hier à Brossard. Ce n'est pourtant pas compliqué: j'ai dit oui à cause du potentiel de l'équipe, j'ai dit oui à cause de l'histoire du club. Je voulais me joindre à une équipe qui va gagner, qui a déjà gagné.»

Tout de même, il faut bien comprendre que dans cette ligue, il n'y a peut-être pas de travail aussi ennuyant que celui de second derrière Carey Price. Budaj, qui a déjà connu des saisons de 50 matchs et plus chez l'Avalanche du Colorado, pourrait finir par trouver le temps long au bout du banc. La saison dernière, il a pris part à 45 rencontres dans le maillot de l'Avalanche.

De toute évidence, il ne prendra pas part à 45 matchs cette saison...

«Mais je me tiens prêt, répond-il avec assurance. Parce qu'on ne sait jamais. Alors je me présente aux entraînements, je fais de mon mieux et j'attends le signal de l'entraîneur. Je ne connais pas le nombre de matchs que je vais disputer cette saison...»

Ce qui n'est pas tout à fait vrai. Au fil de notre conversation, Budaj finit par admettre qu'au moment de signer son contrat avec la direction montréalaise, il s'est entendu sur le nombre de matchs qu'il allait possiblement disputer cette saison. C'est juste qu'il préfère ne pas dévoiler ce chiffre. «C'est entre la direction de l'équipe et moi... on verra si ce nombre sera respecté», se contente-t-il de dire.

Quelques offres

Il se contente aussi de dire qu'il a reçu «quelques offres» cet été, sans nommer les équipes qui le courtisaient. «Au bout du compte, j'ai choisi le Canadien parce qu'il s'agit d'une bonne équipe avec un bel avenir. Je crois sincèrement que dans une équipe, chaque joueur est important. Carey est le gardien numéro un, mais je suis sûr que la direction voudra s'assurer qu'il obtienne du repos de temps à autre. Je comprends la situation et j'accepte mon rôle. En attendant, je travaille fort lors des entraînements.»

En attendant le prochain départ, doit-on ajouter... Un prochain départ qui n'aura pas lieu ce soir à Ottawa, puisque l'entraîneur Jacques Martin a confirmé que Price va affronter les Sénateurs à la Place Banque Scotia.

Peut-être demain soir à New York contre les Rangers, alors? «Je ne sais pas. Allez le demander au coach, c'est lui qui décide...»

Même s'il savait très bien dans quoi il s'embarquait en arrivant ici, on devine que la vie de gardien réserviste n'est pas si facile pour Peter Budaj. Après tout, ce n'est pas comme s'il était à une année de la retraite.

«Ce n'est pas facile, mais en même temps, nous sommes des professionnels. Il faut savoir composer avec ça, c'est la nature du métier. Je ne dis pas que c'est facile, non, mais je dois rester prêt, on ne sait jamais.»