On n'ira pas dire que le Canadien est sur une lancée. Mais en alignant deux victoires pour la première fois de la saison, à un moment où il était dans les câbles, il s'est donné de quoi respirer un peu.

Disputant un deuxième match en 24 heures, le Tricolore est venu à bout des champions Bruins de Boston 2-1 en pratiquant le style «qui plie mais ne rompt point» qu'on lui connaissait lors des deux saisons précédentes.

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«Le classement ne le montre peut-être pas en ce moment, mais nous venons de battre deux clubs qui font partie de l'élite», a rappelé Carey Price, étincelant dans la victoire malgré une distraction ayant mené au seul but des Bruins.

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«On a fait tout ce qu'il fallait dans un contexte de deux matchs en 24 heures. Les Bruins ont amorcé le match en jouant leur style de jeu typique avec la foule qui était derrière eux. Il s'agissait pour nous de traverser la tempête jusqu'à ce qu'elle se calme et de s'en tenir à notre plan de match.»

Mais était-ce une part du plan de match que Tomas Plekanec marque un but... pour chaque équipe?

Peu opportunistes devant leurs nombreuses chances de marquer, les Bruins peuvent en effet remercier Plekanec et Price de leur avoir épargné les frais d'un blanchissage.

En première période, lors d'une infériorité numérique, Plekanec a envoyé la rondelle dans son filet après avoir remporté une mise en jeu en zone défensive. Patrice Bergeron a été crédité du but sans même avoir touché au disque.

«Je m'apprêtais à jouer la rondelle, mais mon bâton est resté bloqué dans ma main, a expliqué Price, qui semblait figé sur la séquence. Je voulais faire un jeu rapide au lieu de garder ça simple, et la rondelle est passée entre mes jambes.»

Plekanec s'est toutefois repris de belle façon à mi-chemin en troisième en marquant le but vainqueur. Son premier tir vers Thomas a été bloqué par le défenseur Adam McQuaid, mais il a saisi le retour et s'est donné l'angle parfait pour déjouer le gardien des Bruins.

«Il nous reste beaucoup de travail à la lumière du début de match qu'on a eu ce soir, a-t-il souligné. Mais notre effort est bien meilleur et l'on se supporte beaucoup mieux. Ça paraît dans les matchs.»



Subban: pas le plus élégant batailleur

On attendait Max Pacioretty après tout le boucan suscité par la mise en échec de Zdeno Chara à ses dépens, l'année dernière.

Mais c'est plutôt P.K. Subban, l'ennemi public numéro un à Boston, qui a attiré les projecteurs vers lui à l'occasion d'une série de démêlés avec Brad Marchand.

Les deux joueurs les plus verbomoteurs sur la glace n'ont pas fait que parler car, après avoir tenté par deux fois de se prendre au collet - ce qui a valu à chacun une paire d'infractions mineures - ils ont finalement jeté les gants.

Simple observation: Subban devrait laisser le pugilat à d'autres.

«Il va falloir que je m'assoie avec Georges Laraque à mon retour à Montréal et qu'on regarde le vidéo ensemble afin que je puisse faire des ajustements, car c'était une assez mauvaise prestation de ma part, s'est esclaffé Subban.

«Marchand ne m'a rien fait, il n'y a eu aucune escalade qui a mené à cela. Il n'y a aucune animosité entre nous. J'étais juste frustré pour des raisons qu'il serait inutile d'expliquer.»



Les Bruins se sont essoufflés


Le Canadien s'est buté en première période à des Bruins affamés et gonflés à bloc. Les champions en titre, ayant profité de quatre jours de congé, étaient déterminés à se remettre d'un début de saison peu convaincant.

Sauf qu'on comprend un peu mieux ce que disaient les joueurs des Bruins à propos du manque de cohésion qui les mine présentement.

Les patrons de jeu sont là, les réflexes pour se donner des chances de marquer aussi, mais il leur manque la finition nécessaire pour capitaliser.

En première, ils avaient constamment le contrôle de la rondelle, ce qui a conséquemment mené à plusieurs chances de qualité. Rich Peverley, entre autres, avait deux buts sur la lame de son bâton mais n'a pu convertir.

Ce Peverley doit bien avoir obtenu une demi-douzaine de chances de marquer durant la rencontre!

Or, les Bruins ont commencé à s'essouffler après le premier tiers, alors que le Tricolore, lui, s'est mis à envoyer plus de rondelles au filet.

Car on ne sait jamais ce qui peut arriver, comme disait Nostradamus.

Ça n'a pas fait du Tricolore une équipe outrageusement menaçante, mais la stratégie a payé. Erik Cole a habilement redirigé un tir de Jaroslav Spacek pour tromper la vigilance de Thomas et égaler la mise à 1-1.

Cole montre enfin des dents depuis quelques matchs. Il a inscrit face aux Bruins un troisième match consécutif de six lancers.

Malgré une nette domination physique, les Bruins se sont montrés de moins en moins efficace à mesure que le match progressait.

Jacques Martin a salué à cet effet le travail de son quatrième trio, intense à protéger l'avance de l'équipe en troisième période. Carey Price, lui, a remercié Raphael Diaz, qui a volé un but à Patrice Bergeron en troisième période en effectuant une glissade derrière lui.

Photo: AP

P.K. Subban a répondu à sa manière au mot d'ordre de se ressaisir, lancé par le DG Pierre Gauthier. Brad Marchand, des Bruins, s'est bien défendu.