On peut parler de plein de choses avec Zdeno Chara. Tiens, on peut parler du costume d'Halloween qu'il a porté, mardi, lors de sa visite à l'Hôpital pour enfants de Boston.

Le capitaine des Bruins, flanqué de quelques coéquipiers, était déguisé en lapin rose. Un immense lapin rose de 6'9, vous imaginez?

«Les enfants étaient un peu gênés, mais je ne pense pas leur avoir fait peur», a lancé Chara.

On peut parler de costumes d'Halloween, mais il y a d'autres sujets que Chara veut éviter. Max Pacioretty, par exemple. La blessure au poignet de ce dernier a bien guéri et il a même affronté les Flyers de Philadelphie, hier soir.

«Après des mois à t'être fait poser des questions sur l'incident, as-tu hâte d'affronter Pacioretty de façon à tourner la page une fois pour toutes?

- Je suis excité de jouer des matchs», a-t-il laconiquement répondu.

Certes, toutes les parties impliquées dans cette affaire - à part le Directeur des poursuites criminelles du Québec, qui n'a pas lâché le morceau - ont manifesté le désir de passer à autre chose. Mais on ne peut tout de même pas ignorer que le match de ce soir, ou au plus tard celui de samedi, marquera le premier rendez-vous entre les deux hommes depuis la fameuse mise en échec que Chara a administrée à Pacioretty, le 8 mars dernier.

«Je suis seulement content que Pacioretty soit de retour sur la glace, et je crois que c'est le sentiment de la majorité des joueurs», a mentionné Patrice Bergeron, un brin plus loquace que son capitaine.

«C'est sûr que de jouer ce match-là va permettre à tout le monde de mettre un trait là-dessus.»

Le lendemain de veille

Il y a autre chose dont les Bruins n'ont pas trop envie de parler, c'est de «lendemain de veille». C'est ainsi qu'on surnomme le syndrome associé aux gagnants de la Coupe Stanley qui, après un trop court été, peinent à trouver leur concentration au début de la saison suivante.

Les Bruins n'ont que trois victoires en huit matchs et plusieurs, à commencer par le DG des Bruins Peter Chiarelli, ont invoqué le lendemain de veille pour l'expliquer.

Dans le vestiaire, c'est une autre histoire.

«À ce que je sache, les Canucks de Vancouver n'ont pas gagné et ils n'ont pas un début de saison facile eux non plus», a noté Brad Marchand.

«Il faut arrêter de mettre l'accent là-dessus, a lancé Patrice Bergeron. Personne n'a gagné deux Coupes Stanley de suite depuis les Red Wings de Detroit de 1997 et 1998. C'est un gros défi qu'on veut relever.

«Mais c'est une chose de le dire et de penser qu'on est prêt pour ça, et c'en est une autre de le faire. On s'en est rendu compte lors des huit premiers matchs, car nos adversaires sont tous arrivés fin prêts pour jouer contre les champions en titre.»

L'entraîneur Claude Julien ne se laisse pas berner par l'argument selon lequel il est tout à fait humain d'avoir de la difficulté à renouer avec la compétition après avoir vécu des émotions aussi grisantes.

«Ce qui est plus dur pour moi, c'est d'accepter ça, soutient Julien. Je n'ai jamais accepté les excuses et je veux que mon équipe fasse de même. Des excuses, il y en a beaucoup si l'on veut en trouver. Mais on n'en veut pas.»

Malgré tout, Claude Julien continue de prendre en considération les dernières séries éliminatoires dans la gestion de l'énergie de ses joueurs. Il veut leur donner souvent congé de façon à ce qu'ils retrouvent «leur identité».

«On l'a perdu parce que mentalement, on n'est pas là, explique-t-il. On ne forme pas une équipe contre laquelle il est difficile de jouer en ce moment. On donne beaucoup de chances de marquer à l'adversaire, et ni notre échec-avant ni l'ensemble de jeu ne sont aussi agressifs qu'ils l'ont été dans le passé.

«J'en vois des bribes par moments, mais nous sommes encore trop irréguliers.»