Le Canadien tentera ce soir, face aux Maple Leafs de Toronto, d'éviter de connaître son pire début de saison en 70 ans. En effet, il faut remonter à 1941 pour trouver une édition du CH qui n'avait qu'une victoire à ses sept premiers matchs.

Devant la colère grandissante des amateurs, tant les joueurs que leur entraîneur ont lancé un appel au calme, hier.

«Il nous reste 76 matchs, a rappelé Tomas Plekanec. Je suis ici depuis assez longtemps, j'ai déjà vécu pire.»

Des esprits pressés réclament que des têtes roulent. Ça fait sourire dans le vestiaire.

«Écouter la radio, c'est la première erreur, a lancé Brian Gionta. Comprenons-nous bien, personne n'est plus stressé que nous, nous sommes ceux qui veulent le plus gagner.»

«C'est ce que nous pensons à l'intérieur du vestiaire qui importe, a renchéri Josh Gorges. Et nous savons que nous devons être meilleurs, on ne s'en cache pas.

«On a peut-être laissé tomber les entraîneurs, mais on s'est aussi laissé tomber les uns les autres.»

Jacques Martin, lui, demande que l'on regarde le portrait d'ensemble. Il se dit préoccupé, mais pas en panique.

«L'an dernier, les Sabres de Buffalo avaient connu un début de saison très difficile eux aussi (3-9-2), mais ils ont fait preuve de stabilité dans des moments où il était question de tout changer, a-t-il rappelé. Ils ont continué à batailler et ont fini par faire les séries.»

Une confiance ébranlée

Le Tricolore se défend de ne pas travailler, mais admet manquer de cohésion et de concentration.

«On travaille fort, mais on travaille chacun de notre côté, a noté Plekanec. Or, quand on n'exécute pas en groupe, on perd nos batailles... et tout le reste. Il en est question tous les jours pendant les meetings.

«Mais en parler ne suffira pas; il faudra qu'on commence à le faire sur la glace.»

Si l'on prend à témoin le match de jeudi à Pittsburgh, les joueurs du Canadien ont semblé s'affaisser et laisser leur émotion au vestiaire.

Selon les personnes interrogées, la confiance en soi et la confiance en ses coéquipiers sont toutes deux mises en cause.

Est-ce qu'un affrontement face aux Leafs, dans un Centre Bell où il n'a pas encore gagné cette saison, sera le remède indiqué pour le Tricolore?

L'équipe devra vraisemblablement composer sans Scott Gomez, qui subissait hier un examen d'imagerie par résonance magnétique afin de vérifier l'étendue de sa blessure à l'épaule, subie jeudi. En son absence, Lars Eller est retourné au centre, avec Travis Moen et Andrei Kostitsyn sur ses ailes.

À la ligne bleue, Jaroslav Spacek s'est entraîné avec ses coéquipiers, mais on ne s'attend pas à ce qu'il soit suffisamment rétabli de sa blessure aux côtes pour être du match.

Parlant de blessures, Scott Gomez devait subir vendredi un examen d'imagerie par résonance magnétique afin de vérifier l'étendue de sa blessure au haut du corps, subie jeudi à Pittsburgh.

Il ratera vraisemblablement le match de samedi face aux Leafs.

À la ligne bleue, Jaroslav Spacek s'est entraîné avec ses coéquipiers, mais on ne s'attend pas à ce qu'il soit suffisamment rétabli de sa blessure aux côtes pour participer au prochain match.

Quant à Andrei Markov, il passera une troisième semaine en Floride sous les bons soins du docteur James Andrews.

Une confiance ébranlée

Mais évoquer les blessures est un jeu dangereux. Les Penguins de Pittsburgh étaient privés des Crosby, Malkin et Letang, jeudi, et n'ont fait qu'une bouchée du Tricolore.

C'est que le CH a péché par manque d'intensité, une tare pour laquelle les joueurs avaient chacun leur théorie.

«Les gens disent que nous ne travaillons pas, mais ce n'est pas vrai. On travaille fort, mais on travaille chacun de notre côté, a noté Plekanec. Or, quand on n'exécute pas en groupe, on perd nos batailles... et tout le reste.

«Il en est question à tous les jours pendant des meetings, mais en parler ne suffira pas. Il faudra qu'on commence à le faire sur la glace.»

«Ce n'est pas autant un manque de travail qu'un manque de concentration, a dit Gorges. Or, même lorsqu'on est en déficit dans un match, il faut demeurer patient et rester à l'intérieur de notre style de jeu.»

«L'autre équipe marque un but, et alors? Il reste du temps au cadran et nous pouvons revenir, a pour sa part indiqué P.K. Subban. Nous sommes confiants d'avoir les munitions pour marquer trois ou quatre buts à notre tour. Mais pour cela, il faut être sur la même page et en ce moment, nous ne le sommes pas.»

Subban parle de la confiance de l'équipe en ses moyens. Mais selon Jacques Martin, celle-ci est mise à mal par les temps qui courent.

Si l'on prend à témoin le match de jeudi à Pittsburgh, les joueurs du Canadien ont semblé s'affaisser et laisser leur émotion au vestiaire.

«Même si ce sont des athlètes professionnels qui gagnent de hauts salaires, certains joueurs ont parfois une confiance fragile», a soulevé Jacques Martin.

Un dur affrontement face aux Leafs, dans un Centre Bell où le Tricolore n'a pas encore gagné cette saison, saura-t-il redonner confiance aux troupes?

Photo: Bernard Brault, La Presse

Blessé au haut du corps, Scott Gomez devrait rater le match de samedi face aux Maple Leafs.