Quand vous organisez un party de crémaillère et que les invités partent avant minuit, c'est qu'il manque drôlement d'action.

Le Canadien avait l'intention de faire la fête à l'occasion de son match d'ouverture au Centre Bell, jeudi soir, mais il n'avait pas grand-chose à offrir à ses invités.

Tellement peu que, pour une très rare fois depuis que les trois étoiles sont entre les mains des partisans, ceux-ci ont élu trois joueurs des Flames de Calgary s'étant distingués dans leur victoire de 4-1.

> Le sommaire du match

On entend souvent qu'on gagne en équipe et qu'on perd en équipe. Mais le Canadien, dans ses trois premiers matchs, a gagné en équipe et perdu... chacun pour soi.

> Le blogue de François Gagnon: La liste des coupables est longue

Car la défaite de jeudi avait les mêmes symptômes que ceux observés la semaine dernière à Toronto: un bon début de match qui finit par s'affaisser, un manque criant de soutien des attaquants envers les défenseurs, et un tas de jeux individuels qui ne mènent à rien.

«On était constamment dans notre zone, on était incapable d'en sortir, et au lieu de sortir la rondelle on essayait des petits jeux dans le milieu, a noté Darche. C'est le même syndrome à chaque fois qu'on perd : on essaie trop de jeux latéraux.»

Dure soirée pour Subban et Gill

Pour tout ce que l'on a dit et écrit au sujet de la ligue bleue inexpérimentée du Canadien, on ne se serait pas attendu à ce que ce soit le duo composé de Hal Gill et P.K. Subban qui connaisse le plus de difficultés face aux Flames.

«Les plus coupables n'étaient pas les moins expérimentés», a d'ailleurs reconnu Jacques Martin, qui a les a séparés à compter de la deuxième période.

Leur jeu brouillon a personnifié les ennuis du Canadien dans sa zone. Constamment assailli par l'échec-avant des Flames, le Tricolore a souvent eu l'air de se débrouiller avec un homme en moins!

«Quand on ne joue pas en équipe, ça ne peut pas cliquer entre personne, s'est défendu Gill. Il aurait fallu qu'on se soutienne ce soir. C'est une unité de cinq joueurs et, peu importe avec qui l'on joue, si l'on ne joue pas en équipe, on va se retrouver avec un résultat du genre.»

Après le match, Mathieu Darche donnait entièrement raison à Gill et faisait son mea culpa au nom de tous les attaquants. Car ceux-ci ont eu leur mot à dire dans les trop nombreux revirements dont le Canadien a été victime.

Coûteuse indiscipline

Le Canadien a pris les devants en première lorsqu'un bâton brisé par Cory Sarich en zone du Canadien a permis à Max Pacioretty de descendre à deux contre un en compagnie d'Andrei Kostitsyn. Le tir de Pacioretty a raté la partie supérieure gauche, mais la rondelle a parfaitement dévié sur la bande, derrière le filet, pour aboutir sur le bâton de Kostitsyn de l'autre côté du filet.

Mais il en aurait fallu pas mal pour décourager un adversaire en mal de victoire.

Car les Flames ont ensuite profité de trois supériorités numériques successives pour prendre le contrôle des opérations.

Rene Bourque et Nicklas Hagman ont capitalisé sur l'indiscipline du Canadien, qui a plié l'échine à partir de ce moment.

«On s'est détruit nous-mêmes», a constaté Jacques Martin.

Avec une marque déjà favorable de 3-1 en faveur des visiteurs, Bourque a enfilé son deuxième de la rencontre passé la mi-chemin en deuxième période.

Même s'ils ont été dominés 36-21 au chapitre des tirs, les Flames ont largement dépassé le Canadien en termes de chances de marquer.

En récoltant son 263e gain dans l'uniforme des Flames, le gardien Miikka Kiprusoff a dépassé Mike Vernon à titre de gardien le plus victorieux dans l'histoire de l'équipe.

Carey Price est encore loin d'un plateau équivalent chez le Canadien. Sa 100e victoire dans la LNH devra attendre...

White a été opéré

Lors des cérémonies d'avant-match qui n'avaient pas le panache des années précédentes, le Canadien a eu recours à la thématique photo de cette année où les visages de deux joueurs sont cousus l'un dans l'autre. Devant la quantité de blessures qui affligent l'équipe en début de saison, les sutures sont pour le moins à propos.

D'ailleurs, l'équipe a annoncé en début de soirée que l'ailier Ryan White avec subi avec succès une intervention chirurgicale à l'aine pour soigner une hernie. Même si de telles opérations nécessitent souvent une convalescence de quatre à six semaines, le Canadien préfère parler d'une absence indéterminée.

Vous savez, comme Andrei Markov?