Dans le vestiaire des Flames de Calgary, on prononce le mot «reconstruction» et on se fait regarder un peu de travers.

Ces Flames, qui seront au Centre Bell ce soir pour le match d'ouverture à domicile du Canadien, représentent un cas. D'une part, les experts leur prédisent une saison de misère. De l'autre, les Flames misent toujours sur plusieurs gros noms, incluant messieurs Iginla, Kiprusoff, Jokinen et Bouwmeester.

Alors, en reconstruction ou pas, ce club?

«Pas du tout, a répondu l'attaquant Jarome Iginla avec le sourire. Il est encore très tôt, nos chances d'être des séries sont très bonnes. Il y a encore plusieurs vétérans ici; nous ne sommes pas une "jeune" équipe. Après seulement deux matchs cette saison, ce n'est certes pas le moment de paniquer!»

Le grand Jarome a certes raison sur ce point, mais les chiffres ne mentent pas: après tout, ces Flames ont raté les séries au cours des deux dernières saisons. Pourquoi croire que ça va être différent cette fois-ci?

«Parce que nous sommes capables d'être un club des séries, a répondu Iginla au terme de l'entraînement du matin. Il y a toujours cette pression, ça fait partie de notre vie à Calgary. Ça ne va pas changer cette saison. L'an passé, après un mauvais départ, nous avions bien joué pendant le reste de la saison.»

Avec le recul, Iginla reconnaît qu'il n'avait pas prévu pareil scénario. Après tout, les Flames ont été de la grande finale il n'y a pas si longtemps, en 2004, et bien des gens croyaient que ce n'était qu'un début pour eux... incluant Iginla lui-même, qui s'attendait à des années de succès.

«C'est difficile de retourner en finale de la Coupe Stanley, mais oui, je croyais bien que nous allions être capables de le faire. Nous étions passés si près en 2004. C'est quelque chose que je veux revivre.»

Alex Tanguay, lui, affirme qu'il n'aurait pas dit oui à un nouveau contrat à Calgary - cinq saisons pour un total de 17,5 millions $ - si l'équipe avait été en mode reconstruction.

«Je n'aurais pas voulu rester dans ce cas-là, a répondu l'attaquant québécois. Cette saison, dès le départ, les propriétaires du club nous ont avertis: le plan, ce n'est pas de reconstruire. On a de la profondeur, et aussi de l'argent disponible sous le plafond salarial. Peut-être que les dirigeants vont vouloir dépenser cet argent...»

Bien sûr, Tanguay a hâte au match de ce soir au Centre Bell, qu'il va disputer devant parents et amis.

«C'est toujours électrisant dans cette place, j'adore l'ambiance qu'il y a ici», a-t-il ajouté.