Si les unités spéciales du Canadien n'ont pas été des plus efficaces pendant le camp d'entraînement, c'est peut-être parce que certains joueurs ne sont pas tout à fait à l'aise avec leur rôle.

Tomas Plekanec, par exemple, traduit un certain inconfort de jouer désormais à la pointe en supériorité numérique.

«J'ai joué à l'avant toute ma vie et c'est un changement pour moi, nous a-t-il dit. Il faut que je m'y habitue. Je crois que je m'améliore de match en match. Mais on verra comment les choses évolueront au retour d'Andrei Markov...»

Sur l'attaque à cinq, Plekanec a longtemps été posté le long de la bande, à mi-chemin en zone adverse, où il avait l'habitude de passer la rondelle à un coéquipier près de la ligne des buts.

«Or, quand on joue à la pointe, a-t-il expliqué, il faut trouver le bon angle pour tenter une passe qui créera un lancer sur réception. Ça n'a pas l'air si difficile, mais on est sous pression pour faire notre jeu.»

Pour l'instant, le Tricolore utilise Plekanec et P.K. Subban à la pointe sur la première vague, de même que Chris Campoli et Raphael Diaz sur la seconde. Ce qui veut dire que, même s'il est dans la formation, l'expertise de Yannick Weber à la pointe n'est pas sollicitée.

De plus, malgré l'utilisation d'un attaquant de plus, on remarque depuis quelques jours l'absence d'Erik Cole sur les deux vagues d'avantage numérique.

Certaines équipes ont tendance à bichonner les joueurs autonomes qu'ils viennent d'embaucher à fort prix. Mais le Tricolore, lui, n'offre à Cole aucun statut préférentiel. La preuve, il devrait commencer la saison sur le troisième trio aux côtés de David Desharnais et Mathieu Darche.

Lorsque nous lui avons fait part de notre surprise de ne pas voir Cole sur son trio, Plekanec a d'ailleurs lâché: «moi aussi je suis surpris!»

Cole, de son côté, n'en fait pas un plat.

«C'est un peu normal dans la mesure où je suis la seule nouvelle acquisition à l'attaque. Je me joins à des gars qui jouent ensemble depuis longtemps. D'après ce qu'on me dit, on doit s'attendre à de fréquents changements de trios. C'est bon pour moi car, en tant que nouveau venu, j'ai la chance de me familiariser avec plusieurs joueurs différents.»

Peu importe le trio sur lequel évolue Cole, le Tricolore compte désormais, avec Max Pacioretty et Andrei Kostitsyn, sur un ailier de bon gabarit sur chacune de ses trois premières unités.

«Ça nous donne un bel équilibre», a convenu Pacioretty.

Accrochage Subban-Pacioretty

Parlant de Pacioretty, il a eu maille à partir avec P.K. Subban durant la séance d'entraînement de mardi. Il reprochait à Subban d'avoir utilisé son genou pour appliquer une mise en échec. Les deux se sont retrouvés à l'autre bout de la patinoire où ils se sont parlés dans le blanc des yeux.

«J'ai quatre ou cinq accrochages du genre à chaque entraînement», a fait valoir Subban qui, en effet, n'en est pas à une première altercation du genre.

«On est des gars compétitifs, a renchéri Pacioretty. P.K. est mon ami, mais ça arrive parfois que l'émotion prenne le dessus. Je pense que tout le monde commence à avoir hâte de jouer le premier match. En attendant, il y a beaucoup d'intensité à l'entraînement.»

Blunden au ballottage

Lors de cet exercice, Travis Moen a retrouvé ses coéquipiers pour la première fois depuis qu'il s'était blessé au bas du corps lors d'un match à Ottawa, le 23 septembre.

«J'espère jouer jeudi, c'est mon but, mais la décision revient aux entraîneurs, a dit Moen. J'entends augmenter la cadence à l'entraînement demain pour y arriver.»

Moen a patiné sur le quatrième trio en compagnie d'Andreas Engqvist et Yannick Weber, reléguant ainsi Aaron Palushaj parmi le groupe de réservistes.

Si Palushaj s'accroche à l'espoir d'amorcer la saison avec le Canadien, l'ailier Michael Blunden sait déjà à quoi s'en tenir. Son nom a été soumis au ballottage, mardi midi, et il ira rejoindre les Bulldogs de Hamilton s'il n'est pas réclamé.

Le Tricolore effectuera ses dernières coupes avant de remettre sa formation finale à la ligue avant 15 heures, mercredi.