Le Lightning de Tampa Bay, à commencer par Guy Boucher, a surpris beaucoup de monde l'an dernier. Mais l'effet de nouveauté ne suffira plus cette année.

«Notre équipe, du moins sur papier, n'était pas au même niveau que les puissances de la ligue, a convenu l'entraîneur-chef de 40 ans. Notre saison a cependant démontré que le développement, l'esprit d'équipe, le souci des détails et la chimie qui s'est développée nous ont donné l'occasion d'être compétitifs et d'acquérir de la confiance.»

Voilà pour l'an dernier. Le hic, ajoute Boucher, c'est que toutes les équipes du circuit croient s'être améliorées durant l'été.

«Dans notre association, c'est clair que c'est le cas avec presque toutes les équipes, a-t-il dit. Je pense entre autres que le Canadien est l'une des meilleures équipes de l'Association. Erik Cole est le genre de gars qui change une équipe. P.K. Subban en sera à sa deuxième année. C'est sûr que ça ferait mal si Andrei Markov ne revenait pas, mais le Canadien va quand même compter sur l'un des meilleurs gardiens de la ligue cette année, sinon le meilleur.»

Les Sabres de Buffalo montrent encore plus les dents. Les experts ont souligné l'ajout des Christian Erhroff, Ville Leino et Robyn Regehr, mais selon Guy Boucher, il faut aussi se méfier de l'impulsion positive que suscite l'arrivée du nouveau propriétaire Terry Pegula.

Le Lightning en sait quelque chose: l'an dernier, il a lui-même bénéficié de ce vent de renouveau.

«Dans notre cas, il y a eu des gestes immédiats qui ont été posés, explique Boucher. On a reçu le feu vert pour tout ce dont nous avions besoin. C'est énorme parce que lorsqu'un groupe est habitué de se faire freiner dans ses élans, le leadership au sein de l'organisation s'affaisse.

«Lorsque le propriétaire pose des gestes pour montrer qu'il veut changer les choses, cela donne un vent de positivisme incroyable. C'est indescriptible parce que ça nous donne non seulement le goût, mais aussi les outils pour aller plus loin dans le secteur dont chacun s'occupe.»

Après des années à survivre, à fonctionner à la petite semaine, les Sabres risquent de profiter d'un élan dont les autres formations devront se méfier.

«Ils vont être fatigants longtemps», avertit Guy Boucher.

En voyage... presque chez lui

Le Lightning a choisi de terminer son camp d'entraînement au Québec, son deuxième chez-soi si l'on considère que cinq joueurs réguliers et le personnel d'entraîneurs sont originaires de la Belle Province.

La retraite au Mont-Tremblant, qui s'est terminée quelques heures avant le match de jeudi au Centre Bell, a permis au Lightning d'intégrer de nouveaux joueurs, de les faire connaître aux autres, et d'identifier qui s'était développé en tant que leader.

Guy Boucher valorise ce genre de retraite de la même façon qu'il voit d'un bon oeil les longs séjours à l'étranger.

«À la maison, les joueurs donnent tout leur temps qui n'est pas l'aréna à leur famille, et c'est normal, convient-il. Sur la route, les gars n'ont pas le choix de passer du temps ensemble.

«Ils n'ont pas d'autres responsabilités que de s'occuper de leur équipe.»

Boucher est également heureux de voir le Lightning conclure son camp à Montréal et à Québec devant des gradins remplis et une atmosphère de LNH.

«Cela nous donne l'opportunité de voir quels joueurs sont capables de bien gérer cela et de continuer à bien jouer», a-t-il précisé.