La Ligue nationale de hockey lancera aujourd'hui, à Montréal, une vaste offensive pour contrer le fléau de la contrefaçon de chandails et autres produits dérivés aux couleurs de l'une ou l'autre de ses 30 équipes.

Pourquoi amorcer cette contre-attaque à Montréal?

«Parce qu'en raison de son histoire et de son immense popularité, le Canadien est le club le plus touché de la Ligue et Montréal est l'une des plaques tournantesde la contrefaçon», a dit Tom Prochnow, vice-président aux affaires générales et juridiques de la LNH.

Accompagné de l'ancien capitaine du Tricolore Guy Carbonneau, que la LNH a choisi à titre de porte-étendard de cette campagne et de représentants de la société Reebok qui produit les chandails officiels, Prochnow profitera du match Canadien-Lightning pour attirer l'attention des partisans sur ce phénomène.

«La contrefaçon génère des revenus de 600 et 700 milliards à l'échelle mondiale. Elle touche toutes les sphères de l'industrie: des montres et autres articles de luxe aux DVD en passant par les médicaments», a indiqué Prochnow.

«Le sport professionnel est loin d'être épargné. Bien que nous ne sachions pas avec exactitude l'étendue des sommes qui nous sont volées, une étude révèle que 10 millions de produits contrefaits de notre circuit, mais aussi de la NFL, de la NBA [basketball] et du baseball majeur d'une valeur de 360 millions ont été écoulés au cours des 10 dernières années.»

Le fléau s'intensifie

La Ligue nationale de hockey a refusé de dévoiler les revenus qu'elle touche annuellement par la vente de chandails aux couleurs de ses 30 équipes.

«C'est la source de revenus la plus importante de tous nos produits dérivés. Ils se calculent en millions», a toutefois convenu le vice-président de la LNH.

Parce que les saisies de produits contrefaits servent de paramètres pour établir le niveau des pertes, la LNH, comme toutes les industries lésées, nage dans l'approximation en matière de pertes. Il est toutefois clair que le fléau s'intensifie.

«Plus de 3000 chandails ont été saisis depuis le début de l'année. Ça semble peu, mais c'est quatre fois plus qu'il y a cinq ans à peine et les pertes dépassent 1 million de dollars.

«Ces pertes touchent les équipes et la Ligue, bien sûr, mais aussi nos partenaires et leurs employés. Les chandails contrefaits sont produits en Chine et plusieurs sont vendus sur l'internet.

«D'autres sont distribués dans les marchés importants de la Ligue. Montréal vient en tête de liste, mais Boston, à la suite de la victoire des Bruins en finale de la Coupe Stanley, New York, Philadelphie et Pittsburgh, pour ne nommer que celles-là, sont aussi minées par la distribution de produits contrefaits. Des produits que nous tentons de faire saisir aux frontières par des agences spécialisées dans cette lutte tant au Canada qu'aux États-Unis», a expliqué Prochnow, qui lancera un message simple et clair aux amateurs cet après-midi.

«Nos partisans se font flouer eux aussi en achetant des chandails qu'ils croient officiels alors qu'il s'agit de copies. Nous allons attirer leur attention sur les symboles qui assurent la légitimité de nos produits. Nous voulons qu'ils soient plus vigilants et qu'ils s'assurent d'avoir en main autre chose que de pâles copies.»