On sait deux choses de ce camp d'entraînement du Canadien. Primo, qu'il n'y avait pas beaucoup de postes disponibles lorsque le camp s'est mis en branle. Et deuzio, que ceux qui visent une place au soleil ont un tas d'occasions de se prouver en raison des nombreux blessés.

Mais quelqu'un saisira-t-il l'occasion à bras-le-corps?

Car pour l'instant, il semble qu'Andreas Engqvist ait un poste à perdre et non à gagner chez le Canadien. Il disputera vendredi soir à Ottawa un troisième match préparatoire consécutif, un luxe que personne d'autre n'a eu au sein de l'organisation.

Commentant le camp d'entraînement du grand Suédois, Jacques Martin a dit ceci jeudi:

«Il apporte certains éléments. Il s'agit seulement d'être patient et de garder l'esprit ouvert.»

Si l'entraîneur se répète à lui-même qu'il doit être patient et garder l'esprit ouvert en voyant Engqvist à l'oeuvre, ce dernier est dans l'eau chaude.

Mais il est plus probable que Martin dise cela à l'intention de tous ceux qui trouvent que l'attaquant de 23 ans a joué mollement à ses deux premiers matchs.

«On verra en fin de semaine, car il aura l'occasion de jouer avec des vétérans de la LNH, a expliqué le coach. Ce qu'on sait d'Engqvist, c'est qu'il est quand même bon en défensive, qu'il travaille bien sans la rondelle et qu'il est un bon joueur d'infériorité numérique.

«Et face aux Sabres, il s'est démarqué au cercle de mise en jeu.»

Sans qu'Engqvist ne soit explosif, ni même particulièrement impliqué, ses attributs séduisent l'état-major du Canadien, qui valorise ce type de joueur.

Palushaj ne se démarque pas

Le Tricolore entame la seconde portion de son camp d'entraînement, qui mettra encore plus l'accent sur l'évaluation des joueurs.

«Nous voulons donner des minutes de qualité à des jeunes comme Nathan Beaulieu ou Brendan Gallagher, et donner à ceux qui se battent pour un poste - les Palushaj, Engqvist, Blunden ainsi que d'autres vétérans de la LAH - l'occasion de montrer où ils en sont», a expliqué Jacques Martin.

Le coach commence à avoir une petite idée à propos de Palushaj. À mots couverts, il a reconnu que Palushaj avait été discret jusqu'ici.

«En voilà un autre qui aura la chance de jouer avec des vétérans en fin de semaine. On verra si ça l'aide à se démarquer.»

Le fait que Palushaj soit un joueur à caractère offensif ayant généré peu ou pas d'attaque jusqu'ici ne le sert pas. De plus, puisque le poste disponible risque de graviter autour du quatrième trio, il est permis de douter que ce soit là sa meilleure utilisation.

Blunden est là pour travailler

Il y a en revanche Michael Blunden, cet ailier de 6'4 et 218 livres que le Tricolore a acquis cet été des Blue Jackets de Columbus pour une bouchée de pain nommée Ryan Russell.

«Je me définis comme un attaquant efficace dans les deux sens de la patinoire qui bûche pour récupérer la rondelle dans les coins et qui aime finir ses mises en échec, a expliqué l'attaquant de 24 ans.

«Je viens pour travailler.»

Blunden laissera tomber les gants si la situation se présente, mais ce n'est pas pour autant un redresseur de torts. Il agissait comme assistant-capitaine l'an dernier avec les Falcons de Springfield, avec lesquels il a marqué 12 buts en 37 matchs.

Or, un combat au mois de janvier l'a forcé à subir une deuxième opération à une épaule.

«J'ai raté beaucoup de hockey la saison dernière, car j'ai mis fin à ma campagne en janvier. Le match de mardi était mon premier depuis longtemps.»

Les blessures ont ralenti le développement de cet ancien choix de deuxième ronde des Blackhawks de Chicago en 2005. Mais il faut ajouter à cela le fait que les Blue Jackets ont tenté des expériences avec lui. Ils ont voulu faire de Blunden un joueur de centre alors qu'il avait joué à l'aile droite toute sa vie.

«Me revoilà à l'aile à ce camp d'entraînement et je suis content de retrouver ma position la plus familière, nous a-t-il dit.

«Si je ne commence pas la saison à Montréal, je ferai tout mon possible pour mériter un rappel. Mais la priorité pour moi est de jouer une année complète en santé.»

À des stades différents de leur carrière, Brock Trotter, Brian Willsie et Gabriel Dumont espèrent eux aussi démontrer qu'ils méritent d'amorcer la saison à Montréal.