Il y a les espoirs moussés à grand renfort de publicité. Il y a ceux qui passent sous l'écran-radar. Et en-dessous d'eux, il y a Frédéric St-Denis.

Pour l'amateur moyen, St-Denis est un pur inconnu. Certains journalistes ne savent même pas de quoi il a l'air.

Vous pensez que ça le dérange?

«Je ne suis pas ici pour me faire apprécier des médias, je suis ici pour jouer au hockey», réplique le défenseur de 25 ans à propos de cet anonymat.

L'important, c'est que St-Denis se fasse remarquer par les bonnes personnes.

Or, il y a deux ans, en pleines séries éliminatoires, avec des Bulldogs de Hamilton décimés par les blessures et les rappels, Guy Boucher avait identifié St-Denis comme son défenseur le plus efficace.

Puis, au terme de la saison dernière, l'entraîneur Randy Cunneyworth avait d'abord nommé St-Denis en parlant de ses arrières les plus fiables.

«Je sais que je viens de loin, convient l'arrière originaire de Greenfield Park. J'ai commencé dans la ligue East Coast et si je n'avais pas connu une bonne courbe de progression, c'est sûr que je ne serais pas ici. J'ai bien fini la saison, il y a deux ans sous Guy Boucher, mais c'est vraiment l'an dernier que je me suis établi dans la Ligue américaine.»

St-Denis a inscrit cinq buts et 23 points en 76 rencontres en plus d'afficher un différentiel de +16.

Jacques Martin a pris bonne note du fait que St-Denis faisait son chemin sans faire de bruit, mais qu'il s'améliorait d'année en année, au point d'être identifié comme un leader au sein de la brigade défensive des Bulldogs.

St-Denis souhaite maintenant forcer la main de l'organisation afin de passer à l'étape suivante. À défaut d'avoir un jeu flamboyant comme carte de visite, il peut offrir du jeu stable et à faible risque. Il n'est pas dit que ce n'est pas ce dont le Tricolore aura besoin l'un de ces jours...

«Mon style ressemble à celui de Josh Gorges, décrit-il. Quand je regarde un match du Canadien, c'est lui que j'aime le plus observer.»

St-Denis a d'autant plus raison de s'inspirer de lui que Gorges non plus n'a jamais été repêché.

«Je suis capable de contribuer offensivement en jouant sur une deuxième vague d'avantage numérique, mais je veux surtout être le genre de défenseur fiable sur lequel on peut compter dans les dernières minutes d'un match», ajoute l'ancien des Voltigeurs de Drummondville.

Certains diront que d'autres candidats à la ligne bleue sont en avant de lui en cas de rappel. Mais, pour ce que ça vaut, Jacques Martin lui a donné un départ avant Mark Mitera, un ancien choix de première ronde des Ducks d'Anaheim que le Tricolore a acquis cet été...