Cinq ans... ou presque. C'est le temps qui s'est écoulé depuis ce soir du 30 septembre 2006 où Mike Ribeiro s'est barré les pieds sur sa poche de hockey à la porte du vestiaire du Canadien. Chassé de Montréal par Bob Gainey qui venait de l'échanger aux Stars de Dallas en retour de Janne Niinimaa, Ribeiro s'est retrouvé avec son sac d'équipement sur les épaules plutôt qu'avec un chandail tricolore sur le dos. Et c'est en larmes qu'il avait quitté le Centre Bell. Il n'y était jamais revenu depuis.

En janvier 2010, son premier rendez-vous avec les partisans du Canadien a été contrecarré par une blessure bête. La veille du match qui devait opposer les Stars au Canadien, Ribeiro a atteint été à la gorge par la lame du bâton de Christopher Higgins, qui portait alors les couleurs des Rangers de New York.

«J'aurais préféré revenir dans le cadre d'un vrai match, mais ce sera quand même spécial», a lancé un Ribeiro calme et souriant à son arrivée au Centre Bell.

Les cheveux courts, presque peignés, sans la casquette qu'il aimait porter selon son humeur du moment lorsqu'il était jeune et rébarbatif avec le Canadien, Ribeiro semble s'être assagi. Mais il n'a rien perdu de son talent.

Il l'a prouvé dès la quatrième minute de jeu en préparant le premier but de son équipe. Un but de Brenden Morrow, son ailier de toujours chez les Stars.

Il a ajouté un but pour confirmer la victoire de 6-3 de son équipe. Mieux encore, il s'est moqué de Tomas Plekanec en remportant 10 des 14 mises en jeu qu'il a disputées face au meilleur joueur de centre du Canadien. Il s'est d'ailleurs permis quelques remarques de son cru à l'endroit de Plekanec qui n'a pas semblé apprécier. Au grand plaisir de la petite peste qui se cache toujours dans ce jeune homme de 31 ans...

Une peste qui a célébré de belle façon sa sélection à titre de première étoile en levant les deux bras au ciel et en faisant deux grandes vrilles en souriant aux partisans du Canadien qui hésitaient entre huer ou ovationner.

«Ça m'a fait tellement plaisir», a reconnu Ribeiro, qui a déjà encerclé le 21 février sur son calendrier, date de sa prochaine visite à Montréal. Flanqué de Morrow et de Michael Ryder, qui pourrait marquer à profusion en profitant de ses passes savantes cette année, Ribeiro viendra peut-être encore hanter le Canadien et rappeler que son départ sera à jamais relié à l'une des pires transactions de l'histoire du Tricolore.