David Ettedgui a 37 ans. Entraîné dans le monde du hockey grâce à ses liens avec Georges Laraque, il est relativement nouveau dans la confrérie des agents. S'il a encore peu de joueurs de premier niveau à son portfolio, il possède une excellente carte de visite en poche, celle de Sports Corporation (TSC), l'une des cinq plus importantes agences de représentation dans le hockey.

Aujourd'hui, l'agence établie à Edmonton - ui défend les intérêts de Carey Price, Ryan Getzlaf, Marian Hossa et Milan Lucic- tente par le biais d'Ettedgui d'améliorer sa présence au Québec.

«J'ai réalisé avec le temps qu'il y avait trois sortes d'agents: les anciens joueurs, ceux qui ont une formation d'avocat, et un plus petit nombre - dont je fais partie - qui viennent du domaine de l'administration», observe l'agent montréalais.

Comme tous les autres agents avant lui, Ettedgui a dû au préalable montrer patte blanche auprès de l'Association des joueurs. Un processus complexe, a-t-il constaté.

«Tout d'abord, la NHLPA étudie nos qualifications: nos études, de quelle façon on en est arrivé à devenir agent, quelles sont nos intentions, etc. Elle vérifie aussi que nous n'avons pas d'antécédents judiciaires. Elle fait des enquêtes de crédit. Elle demande des références autant professionnelles que personnelles...

«C'est un procédé qui peut durer de quatre à cinq mois. Et même si l'on répond à tous ces critères, nous n'obtiendrons pas notre certification si l'on ne représente aucun joueur repêché par une équipe de la LNH. C'est un prérequis.

«Par la suite, on devra démontrer notre compréhension de la convention collective. Et finalement, des gens de la NHLPA nous passent en entrevue afin de vérifier si l'on comprend bien le milieu.»

La question de l'éthique

Toutes ces démarches n'empêchent pas les débordements. On a déjà vu dans le passé des cas de fraudes réalisées aux dépens des joueurs. Ou des agents qui s'étaient négocié des pourcentages en faisant affaire avec des compagnies d'assurance pour assurer leurs joueurs.

D'autres ont perdu leur licence pour avoir mis l'Association des joueurs dans l'embarras. Ç'a été le cas de Bryant McBride, en 2004, qui avait coulé de l'information à un journal du Minnesota durant le lock-out.

«Je me soucie de la question de l'éthique au sein de notre industrie, assure Don Meehan. Au fil des ans, j'ai appris à reconnaître ceux qui agissaient de façon peu honorable. Mais ils s'éliminent souvent par un effet d'attrition car ce sont les joueurs eux-mêmes, dans les vestiaires, qui réalisent qu'ils ne reçoivent pas le genre de service auquel ils seraient en droit de s'attendre.»

«Sur l'ensemble des agents certifiés, la qualité des individus ne s'équivaut pas, ajoute Pat Brisson. De la même façon que, sur 30 directeurs généraux de la LNH, il y en a des meilleurs que d'autres...»