Ainsi donc, la carrière de Sidney Crosby ne serait pas menacée.

On ne connaît pas encore la date de son retour au jeu, mais le capitaine des Penguins a affirmé mercredi qu'il était probable qu'on le revoie lors d'un match cet hiver. C'est encourageant, d'autant plus que les médecins semblent très optimistes quant à l'éventualité d'une guérison complète.

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«Nous sommes très encouragés par les plus récents résultats, Sidney est presque de retour à un état normal, a confirmé son médecin traitant, Michael Collins. Mais il ne reviendra pas avant d'être à 100%, nous ne ferons pas cette erreur.»

«Très minces, a répondu Crosby à un journaliste qui lui demandait s'il avait des chances qu'il soit contraint à la retraite. Et je n'y ai jamais pensé, même si j'étais conscient des conséquences à long terme d'une commotion cérébrale. J'aurais aimé vous donner des nouvelles plus régulièrement, mais ma version aurait changé tous les deux jours. J'aurais moi-même aimé avoir des réponses au cours de mon rétablissement.»

«Quand il s'est présenté à moi en janvier, je savais que le rétablissement allait être long en raison des symptômes qu'il présentait, a dit Michael Collins. Il y a eu un recul quand il a accentué le rythme à l'entraînement cet été, et le docteur Ted Carrick est ensuite entré en scène. Depuis, ses progrès sont remarquables.»

Prudence, a-t-on répété souvent mercredi lors du point de presse, autant Crosby, les deux médecins que le DG des Penguins de Pittsburgh, Ray Shero.

Espérons qu'on ait autant de sagesse à l'avenir, autant chez les Penguins que partout ailleurs. La prudence aurait sans doute incité Crosby, 24 ans, à se retirer de la Classique hivernale en janvier après sa première commotion et surtout à ne pas participer au match suivant, au cours duquel la mise en échec de Victor Hedman, en apparence anodine, lui a donné le coup de grâce.

Qu'on ne laisse pas non plus les Marc Savard et Ian Laperrière de ce monde revenir au jeu parce que l'équipe se bat pour survivre en séries éliminatoires. Qu'il n'y ait pas de médecine à deux, ou même trois vitesses selon le statut du joueur. Et les joueurs de soutien devraient profiter d'autant de temps pour leur guérison sans craindre pour leur poste qu'un Crosby, qualifié de Ferrari par ses médecins.

Crosby, blessé pour la première fois après avoir encaissé un coup d'épaule à la tête de David Steckel, des Capitals de Washington, le 1er janvier, a avoué qu'il souffrait de migraines, mais qu'il s'agissait des seuls symptômes encore ressentis.

L'ancien de l'Océanic de Rimouski a confié qu'à un certain point, il lui était difficile de conduire son automobile ou encore de regarder la télévision.

Par ailleurs, jamais avant mercredi Crosby ne s'était-il exprimé avec autant de force sur la problématique des coups à la tête. «Nous pouvons aller plus loin, a-t-il dit. Je ne pense pas qu'il y ait une raison qui nous empêche d'éliminer les coups à la tête. Il y a 50 000 mises en échec par an. Il y a peut-être 50 coups à la tête là-dedans. Le jeu ne changera pas si on les fait disparaître.»

Crosby a aussi lancé un appel pour un plus grand respect entre les joueurs. «Nous sommes des professionnels. Il y a parfois des contacts accidentels, mais pour l'essentiel, nous pouvons contrôler ce qui se passe sur la glace. C'est un sport rapide, mais nous devons aussi être responsables. Si un joueur doit être responsable de son bâton, pourquoi ne devrait-il pas être responsable du reste de son corps quand il frappe quelqu'un?»

On verra si ses propos auront un écho. Mais la parole d'un Crosby devrait en toute logique avoir plus de poids que celle de quiconque dans le petit monde du hockey.