Les Sabres de Buffalo ont transformé leur défense radicalement, début juillet, en embauchant Christian Ehrhoff et Robyn Regehr.

Ehrhoff est devenu l'un des bons défenseurs de la LNH avec les Canucks de Vancouver et Terry Pegula, nouveau propriétaire des Sabres, l'a couvert d'or en lui offrant 40 millions pour 10 ans.

Regehr, reconnu depuis plusieurs années comme l'un des meilleurs arrières à caractère défensif de la Ligue, a été obtenu des Flames de Calgary en retour de Chris Butler, Paul Byron et d'un choix de deuxième ronde.

Une nouvelle réjouissante pour les fans des Sabres mais pas nécessairement pour le jeune Québécois Marc-André Gragnani, qui venait enfin d'obtenir la confiance de ses entraîneurs au printemps après quatre saisons dans la Ligue américaine.

Sauf que l'organisation des Sabres a eu la délicatesse de lui téléphoner sitôt les embauches faites pour le rassurer.

«Je ne savais pas trop que penser de ces acquisitions parce que je ne suis pas le défenseur le plus expérimenté, mais les entraîneurs m'ont dit que mon rôle resterait le même, que j'allais demeurer le quart-arrière en supériorité numérique. Ils m'ont expliqué que même si Ehrhoff était un défenseur offensif lui aussi, on le considérait d'abord comme un tireur alors que je suis un bon passeur. C'est toujours bon pour la confiance d'entendre ça.»

Même s'il a maintenant 24 ans, Gragnani, un choix de troisième ronde en 2005, a seulement 21 matchs d'expérience dans la LNH. Mais il a fait sensation en séries éliminatoires au printemps lors de la série de sept matchs contre les Flyers de Philadelphie.

Gragnani a terminé au premier rang des compteurs des Sabres avec sept points en six matchs et joué en moyenne presque 22 minutes par rencontre, ce qui lui a conféré le troisième rang à ce chapitre au sein de son club derrière Tyler Myers et Chris Butler.

Son jeu a été reconnu puisqu'on l'a ensuite invité à participer au Championnat mondial. Dans l'uniforme du Canada, il a amassé deux points et une fiche de +3.

«Ma fin de saison m'a confirmé que je pouvais jouer dans la LNH», a dit Gragnani, qui a accepté cette année l'offre qualificative du club, un contrat d'un an à deux volets advenant un renvoi dans la Ligue américaine, où il a été nommé au sein de la première équipe d'étoiles l'an dernier.

«Les Sabres ont toujours eu un doute à cause de mon jeu défensif. Je n'étais peut-être pas assez agressif, j'attendais trop souvent l'erreur de l'adversaire. Maintenant, je travaille plus fort pour récupérer la rondelle. J'ai pris de mauvais plis dans la Ligue américaine. J'étais rendu à un niveau où je pouvais jouer à 80% et faire le travail. On arrive dans la LNH et on doit être à 100% tout le temps.»

Le jeu plus rapide et créatif de la LNH lui sied peut-être mieux également. «Tous les joueurs savent bien se positionner dans la LNH. Il y a des fois où on n'a même pas à regarder pour faire la passe, on sait où notre coéquipier se trouve.»

Comment expliquer son éclosion? «J'ai été rappelé avec une dizaine de matchs à faire en saison régulière et après un ou deux matchs, l'entraîneur adjoint James Patrick m'a annoncé que j'allais rester à Buffalo jusqu'à la fin. Le stress est tombé et j'ai pu jouer à ma façon, plus relaxe, parce qu'avant, je savais qu'on allait me renvoyer dans les mineures que je joue bien ou non. J'ai réussi à gagner la confiance de l'entraîneur [Lindy Ruff]. Je ne m'attendais vraiment pas à jouer autant en séries éliminatoires.»

Les Sabres forment une belle équipe. Ils ont un gardien solide - Ryan Miller - de bons défenseurs - Myers, Ehrhoff, Regehr, Leopold, Gragnani et Andrej Sekera - et un noyau intéressant à l'attaque avec Thomas Vanek, Derek Roy, Jason Pominville, Tyler Ennis, Ville Leino, Drew Stafford et Brad Boyes. Voilà un club qui pourrait surprendre.