Après avoir mis en veilleuse sa carrière de hockeyeur dans la LNH à quelques reprises afin de tenter de vaincre la dépression, Rick Rypien semblait être sur la bonne voie d'y arriver.

Le pugnace joueur de centre, anciennement des Canucks de Vancouver, avait récemment signé une entente d'un an avec les Jets de Winnipeg, comme son ami de longue date, Jason Jaffray. Il paraissait heureux et en paix avec lui-même, évoquant même la possibilité de gagner la Coupe Stanley.

Rypien devait se rendre à Winnipeg, dimanche soir, afin de subir des examens aux genoux, lundi, a confié, mardi, l'adjoint au directeur général des Jets, Craig Heisinger. Mais il n'est jamais monté à bord de l'avion qui devait l'amener.

«Il m'avait laissé un message dimanche matin. Il voulait savoir s'il y avait une patinoire de disponible, a relaté Heisinger, en conférence de presse. J'ai essayé de le retracer lundi, mais j'en ai été incapable.»

Rypien a combattu la dépression pendant au moins une décennie, a précisé Heisinger, qui était le directeur général du Moose du Manitoba quand Rypien a porté les couleurs de l'équipe. Au début de l'été, a argué Heisinger, Rypien semblait en voie de remonter la pente.

«Il paraissait très emballé à l'idée de rejouer à Winnipeg, a dit Heisinger. Je pense qu'il était à l'aise ici. Un appartement l'attendait. Il était fin prêt.»

Rypien a été retrouvé mort dans sa résidence en Alberta, lundi.

Jaffray, qui avait évolué avec lui chez les Canucks de Vancouver et le Moose, dans la LAH, a durement encaissé le choc.

Jaffray a décrit Rypien comme un homme heureux dernièrement, qui avait hâte de repartir à neuf chez les Jets.

«Tout le monde savait qu'il avait été aux prises avec des problèmes au cours de la dernière année. Il était de toute évidence un nouvel homme depuis son retour... et il était assurément heureux comme je ne l'avais jamais vu», a confié Jaffray, en entrevue mardi.

«Nous avions même fait des blagues que nous gagnerions la Coupe Stanley ensemble à Winnipeg.»

Les Jets ont confirmé le décès de Rypien dans un communiqué, lundi soir. La police de Crowsnest Pass, en Alberta, a précisé avoir reçu un appel, lundi après-midi, au sujet d'une mort «soudaine mais non suspecte». On ne connaît pas la cause exacte du décès.

Rypien, qui était âgé de 27 ans, a passé ses six premières saisons chez les professionnels dans l'organisation des Canucks.

Il n'a disputé que neuf matchs dans la LNH, la saison dernière, ayant pris du temps pour lui afin d'exorciser ses démons.

Jaffray a dit que Rypien ne parlait pas beaucoup des problèmes qu'il avait.

«Même si j'ai été son co-chambreur à l'étranger et que nous passions énormément de temps ensemble, il ne s'ouvrait pas beaucoup, a-t-il souligné. Et les gars savaient qu'ils ne devaient pas insister parce que ça le rendait mal à l'aise d'en parler.»

Rypien avait accepté une entente de 700 000 $ US des Jets en vue de la prochaine saison. Il totalisait 16 points, incluant neuf buts, et 226 minutes de pénalités, en 119 matchs dans la LNH.

Il était de petite taille, mais il ne reculait devant aucun adversaire.

«Il n'avait peur de rien, a relevé Jaffray. Il n'était pas qu'un de ces durs à cuire qui ne sont dans la formation que pour se battre. Il pouvait patiner à 100 milles à l'heure et il travaillait très fort afin de s'améliorer comme joueur.»

Don Fehr, directeur exécutif de l'Association des joueurs, a dit que Rypien allait manquer à tous.

«Tous les joueurs et le personnel de l'Association des joueurs sont attristés par la perte de Rick, a-t-il laissé savoir dans un communiqué. Il était un membre respecté de notre association et il va manquer à tous.

«Nos sincères condoléances à la famille de Rick, à ses amis et à ses nombreux admirateurs.»

Le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a fait écho aux propos de Fehr.

«La Ligue nationale de hockey offre ses plus sincères condoléances à la famille, aux amis et aux coéquipiers de Rick Rypien, un joueur qui affichait tellement d'énergie et d'émotion dans le feu de l'action. Sa perte nous remplit tous d'un sentiment de tristesse et de chagrin incommensurable.»

Des partisans ont créé une page Facebook afin de lui rendre hommage et, sur Twitter, plusieurs anciens coéquipiers ont exprimé leurs plus vives sympathies.

Rypien est le deuxième dur à cuire de la LNH qui trouve la mort en l'espace de quelques mois. En mai, l'ancien bagarreur des Rangers de New York, Derek Boogaard, a également été retrouvé sans vie chez lui. Dans son cas, un cocktail accidentel d'alcool et d'antibiotiques lui a été fatal.

Rypien - cousin de l'ancien quart-arrière de la NFL Mark Rypien - avait quitté les Canucks à deux reprises au cours des trois dernières années afin de tenter de régler ses problèmes.

Rypien, originaire de Coleman, en Alberta, avait défrayé la manchette, en octobre dernier, parce qu'il avait bousculé un partisan du Wild du Minnesota, en quittant la glace à la suite d'une bagarre à l'aréna de St.Paul.

Il avait écopé une suspension de six matchs, et avait par la suite présenté des excuses.