On pouvait l'imaginer, les dirigeants de la LNH n'aiment guère que cette grande finale de la Coupe Stanley soit marquée par des grands garçons qui se mettent des doigts dans la bouche. À cet effet, Mike Murphy, préfet de discipline de la ligue pendant cette finale, a rencontré les joueurs des deux équipes, hier matin à Boston.

Son message? Laissons à Roberto Luongo le soin de nous expliquer.

«En gros, le message, c'est que ça suffit, le niaisage, a répondu le gardien. Je dirais que c'est la meilleure manière de décrire ce qui a été dit...»

Le gardien des Canucks de Vancouver, comme tous les autres joueurs, a donc écouté attentivement ces nouvelles directives de la LNH hier matin. À Boston, on chuchote qu'un joueur qui présente son doigt à un rival écopera maintenant d'une pénalité de deux minutes, en plus d'une inconduite de 10 minutes.

Tout ça, évidemment, a commencé avec Alex Burrows, qui a mordu Patrice Bergeron lors du premier match, mais qui n'a pas été suspendu. Maxim Lapierre en a rajouté lors du deuxième match, et lundi soir, c'était au tour de Mark Recchi et Milan Lucic de se joindre à la valse des doigts.

Un petit détail qui n'a pas échappé à Alain Vigneault.

«Apparemment que ces gestes-là n'étaient pas tolérés à Boston? s'est demandé l'entraîneur des Canucks à voix haute. Mais ces gestes-là sont apparus de leur bord lundi soir... Comme l'a dit Claude (Julien), ce sont des gestes qui n'ont pas leur place.»

Les propos ironiques de l'entraîneur des Canucks faisaient référence à Claude Julien, le coach des Bruins qui s'est dit choqué de l'attitude de certains Canucks lundi matin... avant de voir Recchi et Lucic faire la même chose lundi soir! Julien a ensuite savonné les deux joueurs dans le vestiaire.

Jouer entre les sifflets

Avec tout ça, on a un peu l'impression que ce genre de «niaisage», pour emprunter l'expression consacrée, vient jouer à l'avantage des Bruins. En tout cas, les Canucks s'entendent pour dire que ce n'est pas à leur avantage de se lancer dans ces histoires.

«On n'a jamais joué comme ça cette saison, a dit Roberto Luongo. Notre style, c'est de jouer fort entre les sifflets. Après le sifflet, on rentre au banc et on se regroupe.»

On a ensuite fait remarquer au gardien que ces folies ne sont sans doute pas bonnes pour l'image de la Ligue... «Je ne pense pas à l'image de la ligue, je pense à gagner des matchs! Mais ce n'est pas à notre avantage de se préoccuper de ce qui se passe après le sifflet.»

Et pourquoi autant d'amertume entre ces deux clubs qui ne se connaissent pourtant pas beaucoup? «C'est la finale, et je pense juste que les gars sont primés», a offert Luongo en guise de réponse.

On peut dire que les gars sont primés, en effet.