Jacques Martin a bien hâte de voir quel genre de brigade défensive son directeur général va lui concocter au cours des prochaines semaines.

Un dossier relativement simple s'est vite réglé, celui de Hal Gill.

«On sait ce qu'il peut nous apporter: du leadership, de l'expérience, des qualités de mentor et un bon travail en infériorité numérique», a noté Martin.

Mais pour le reste, l'entraîneur-chef navigue encore dans l'inconnu. Si l'on peut qualifier de formalité le prochain contrat de Josh Gorges, il n'en va pas de même pour Andrei Markov, qui n'a toujours pas signé de nouvelle entente avec le Canadien.

«Nous aimerions le ravoir», s'est contenté de dire Martin.

Quant aux autres vétérans défenseurs qui seront admissibles à l'autonomie, leurs chances de revenir à Montréal vont de minces à inexistantes. La Presse a entre autres appris qu'aucune négociation n'avait été amorcée avec le défenseur Roman Hamrlik, ce qui pourrait signifier la fin de son association avec le Tricolore.

Martin a évoqué à plus d'une reprise l'embauche d'Alexei Emelin et de Raphael Diaz pour illustrer le besoin du Canadien de se rajeunir à la ligne bleue.

«On a pu voir combien de défenseurs nous avions besoin pendant toute la durée d'une saison, a-t-il rappelé. Il revient à Pierre Gauthier d'améliorer la brigade défensive et de la rajeunir. Or, des jeunes comme Diaz et Emelin vont nous apporter plus de profondeur.»

Il est clair dans l'esprit du Tricolore qu'Emelin aura toutes les chances de s'assurer d'un poste régulier à l'automne.

«Il faut regarder d'où il vient, a expliqué Martin. Ce n'est pas un joueur fraîchement sorti du junior. Le fait d'avoir évolué pendant plusieurs saisons dans la KHL l'avantage, tout comme son expérience au Championnat du monde et aux Jeux olympiques.

«Bien sûr, nous allons attendre de voir où il se situe par rapport aux autres au camp d'entraînement. Mais on s'attend d'un joueur de cette trempe à ce qu'il puisse jouer dans la Ligue nationale.»

Prudent avec Muller

Le cas de Kirk Muller continue de faire jaser. L'organisation dit croire qu'il est mûr pour un poste d'entraîneur-chef. Mais il sera surtout intéressant de voir ce que ferait le Canadien si jamais Muller n'arrivait pas à décrocher un nouvel emploi ailleurs.

Son contrat arrive à échéance le 30 juin et, selon Martin, les chances de le revoir à Montréal n'ont toujours pas été évaluées avec précision.

«Kirk a beaucoup contribué à notre personnel d'entraîneurs, a-t-il toutefois indiqué. Il vit une bonne expérience depuis deux ou trois semaines, car c'est une bonne occasion de faire valoir son intérêt de devenir entraîneur-chef.»

Une équipe en progression

Comme Pierre Gauthier et lui l'avaient indiqué lors du bilan de fin de saison, Martin se dit très à l'aise avec l'état dans lequel se trouve l'équipe à l'heure actuelle.

«On a de bons jeunes joueurs qui ont fait leur marque dans l'ensemble, l'équipe est en progression, a dit Martin. Nous avons récolté 88 points il y a deux ans et 96 points la saison dernière.»

Parmi les jeunes qui ont aidé le Canadien - particulièrement en séries éliminatoires -, il y a le jeune Lars Eller, qui se remet d'une opération à une épaule.

Eller s'entraîne actuellement en gymnase, mais il est bien sûr limité dans ses exercices.

«Il est encore trop tôt pour dire s'il sera là au camp, ça se peut qu'il soit retardé», a prévenu Martin.

Même s'il n'est pas sur la glace en train de diriger le camp de perfectionnement, Martin assiste à plusieurs séances.

«C'est un avantage pour un jeune de pouvoir profiter de ce type de camp, a-t-il expliqué. Il bénéficie cette semaine d'un encadrement différent, car l'attention est portée davantage sur l'amélioration que l'évaluation.

«C'est une occasion pour les joueurs d'améliorer leur technique et d'apprendre les bonnes façons de s'entraîner en gymnase.»