Après une tentative infructueuse en 1994 et des échecs successifs des Flames de Calgary (2004), des Oilers d'Edmonton (2006) et des Sénateurs d'Ottawa (2007), les Canucks de Vancouver pourraient être les premiers à rapatrier la coupe Stanley au Canada depuis le Canadien de Montréal en 1993.

«Nous sommes bien conscients de l'importance de la série. C'est important pour le pays et pour nos fans qui attendent une première conquête depuis l'entrée de l'équipe dans la LNH en 1970. C'est aussi important pour nous en tant qu'équipe après les éliminations difficiles des dernières années. Mais en même temps, il faut éviter de se mettre trop de pression sur les épaules. Personnellement, j'aborde la journée et le match de demain comme une journée et une partie normale. Je ne veux rien changer à ma routine», expliquait Alexandre Burrows lors de la journée médiatique donnant le coup d'envoi à la finale de la coupe Stanley.

«Je ne le crois pas une seconde», a répliqué Ryan Kesler en riant lorsqu'on lui a demandé si, comme Alexandre Burrows, il pouvait mettre la pression de la finale de côté.

«Je ne veux pas la mettre de côté cette pression. Je veux l'utiliser. Je veux qu'elle me force à être meilleur. Nous visons cette place en finale depuis longtemps. Nous y sommes. Mais nous n'avons rien accompli encore, car c'est la coupe que nous désirons soulever. C'est le seul objectif qui nous guide depuis le début de l'année. Le seul qui compte», a ajouté Kesler l'un des leaders des Canucks.

L'heure de vérité des Sedin

Après dix saisons avec les Canucks et des insuccès en séries qui ont soulevé questions et doutes à leur sujet, les frères Henrik et Daniel Sedin reconnaissent que l'heure de vérité a maintenant sonné.

«Nous sommes nos plus sévères critiques. Nous avons vécu beaucoup de très beaux moments ici, mais aussi de vives déceptions. Après 10 ans, nous réalisons que nous sommes sur le point de réaliser quelque chose de très gros pour nous, notre équipe, notre ville et nos partisans», expliquait Henrik Sedin.

Forts d'une récolte combinée de 19 points en avantage numérique sur les 37 qu'ils revendiquent après 18 matchs de séries, les Sedin sont conscients que leur travail en supériorité numérique sera primordial dans leur quête de victoire.

«La tenue des gardiens et les succès des unités spéciales dictent les victoires dans le hockey d'aujourd'hui. Notre recette est simple en attaque à cinq: ne jamais avoir de plans pré-établis et bouger la rondelle rapidement. C'est la meilleure façon de garder l'adversaire sur les talons et de le surprendre», a ajouté le capitaine des Canucks qui domine la colonne des marqueurs en séries avec deux buts et 21 points.

Un mur nommé Chara

La majorité des questions posées aux jumeaux Sedin, à Alexandre Burrows et à Roberto Luongo était reliée aux nombreux défis associés aux duels qui les opposeront au capitaine des Bruins: Zdeno Chara.

«C'est un des meilleurs défenseurs de la LNH. Il est très grand, très fort et à une longue portée. Mais la taille de nos adversaires n'a jamais représenté un obstacle», assurait Daniel Sedin.

«Nous avons affronté Duncan Keith et Brent Seabrook en première ronde. Nous avions Shea Weber et Ryan Suter dans les jambes en deuxième ronde. Ces deux duos sont certainement parmi les meilleurs de la LNH en ce moment. Chara est très fort et on s'attend à l'avoir contre nous avec Seidenberg. Mais les jumeaux étant les jumeaux, je sais qu'ils auront des trucs pour lui échapper. Ces gars-là se passent la rondelle comme personne d'autre dans la ligue. Ils sont comme des dauphins. Ils communiquent par la pensée. Je ne suis pas inquiet», a ajouté leur compagnon de trio Alex Burrows.

Parce que les Bruins ont changé de stratégie en finale d'association dépêchant Chara en mission devant les gardiens adverses lors des attaques massives, Roberto Luongo s'attend à jouer du coude avec le plus grand joueur de la LNH.

«Si c'est ce qu'ils font, je serai prêt. Ce sera un beau défi et j'aime les défis. Surtout que j'aurai l'appui de mes défenseurs pour lui résister. C'est sûr que Chara sera une présence imposante, mais si tu me donnes le choix, j'aime mieux l'avoir collé devant moi, que d'avoir à faire face à ses tirs de la pointe.»