La dure réalité financière de la LNH occupait déjà l'avant-scène, mardi, au moment où Winnipeg accueillait une nouvelle concession à bras ouverts.

Le commissaire de la LNH, Gary Bettman, a indiqué clairement que la concession devra faire salle comble dans son amphithéâtre de 15 015 sièges afin de boucler son budget.

«Ça n'ira pas très bien, à moins que l'amphithéâtre soit rempli à tous les matchs», a mentionné Bettman.

True North Sports and Entertainment a laissé savoir que la fourchette de prix des billets variera entre 39 et 129 $.

Les nouveaux propriétaires ont comme objectif de vendre 13 000 abonnements avant que les membres du bureau des gouverneurs de la LNH n'approuvent la délocalisation de la concession à Winnipeg, le 21 juin.

Winnipeg réintègre les rangs de la LNH au moment où le plafond salarial va augmenter à 62 millions $ US, la saison prochaine.

Le montant minimum que chacune des équipes sera autorisée à dépenser, le plancher salarial, comme on dit, se chiffrera à environ 42 millions $.

Québec: holà!

Bettman savait que la question viendrait et il était prêt à y répondre. Dès qu'un journaliste a évoqué la situation de Québec, qui ne ménage pas les efforts afin de réaccueillir elle aussi une concession de la LNH, il y est allé d'une mise en garde.

Le commissaire a été fidèle au discours qu'il répète inlassablement, dès qu'il est question de délocation probable d'une concession au Canada. Il ne veut pas que le niveau d'espérance des villes intéressées parte en spirale.

Bettman a relevé que dans le dossier des Coyotes de Phoenix, il n'a pas apprécié les rumeurs de délocalisation, aucunement fondées selon lui, qui ont affecté l'équipe, au moment où elle se préparait en vue des séries.

«Je deviens très grincheux et mécontent quand on suscite des attentes là où on ne devrait pas.»

Il a réitéré que la LNH ne souhaite jamais délocaliser des concessions et qu'elle met tout en oeuvre afin de solidier chacune d'entre elles qui éprouveraient des difficultés.

Pas le choix

Dans le cas des Thrashers, qui ont épongé des pertes financières importantes ces dernières années, Bettman a réitéré que la ligue n'a pas eu le choix de quitter.

«Nous n'apprécions pas de délocaliser des concessions, a-t-il répété. Mais aucun acheteur de la place ne s'est manifesté. Quand les propriétaires d'Atlanta ont indiqué leur volonté de vendre à tout prix, nous avons alors commencé à regarder à l'extérieur.

«Ce n'est pas de gaieté de coeur que nous quittons Atlanta, a repris Bettman. La question n'a jamais été de savoir si Winnipeg était meilleure qu'Atlanta. La décision de déménager à Winnipeg a été prise uniquement après que les propriétaires d'Atlanta eurent décidés de vendre, même si ça impliquait que l'équipe doive quitter la ville.»

À Atlanta, le président de l'équipe, Don Waddell, a argué qu'il y a encore de l'espoir qu'on puisse sauver les Thrashers, avant que la vente ne reçoive l'approbation du bureau des gouverneurs, le 21 juin.

Il faudrait un miracle, compte tenu que Atlanta Spirit, qui est également propriétaire des Hawks d'Atlanta de la NBA et qui gère le Philips Arena, a été incapable de trouver preneur depuis plusieurs années.