L'attaque à cinq des Bruins de Boston est toujours aussi timide en finale de l'Association de l'Est qu'elle l'était au cours des deux premières rondes: limités à 2 buts en 37 occasions par le Canadien et les Flyers de Philadelphie, les Bruins n'en comptent que 2 en 19 occasions contre le Lightning.

Cette statistique coulerait la troupe de Claude Julien si les Bruins n'avaient pas contenu le Lightning à 2 buts en 18 occasions (11,1%) lors des 5 premiers matchs. Tout un contraste avec les 12 buts en 45 occasions (26,6%) marqués lors des 2 premières rondes.

«Notre jeu en désavantage numérique nous sauve depuis le début de cette série. Et cela commence par le travail impeccable, presque magique, de Tim (Thomas) depuis le début de la série. Remarquez qu'il a fait la même chose toute l'année», a lancé le vétéran Mark Recchi.

«Notre efficacité en désavantage permet même de faire oublier à quel point nous avons des ennuis à cinq contre quatre», a souligné Recchi avec un sourire en coin.

Battre Thomas

«Notre attaque à cinq n'est pas où elle doit être pour nous donner des chances de gagner», a convenu Martin St-Louis.

Premier compteur du Lightning avec 17 points - le même total que Vincent Lecavalier -, St-Louis n'est toutefois pas d'accord lorsqu'on lui demande si Tim Thomas arrive maintenant à hanter son équipe.

«Il est très bon, c'est évident. Il nous a volé plusieurs buts. Mais on a quand même marqué 15 buts contre lui depuis le début de la série. C'est très bon. C'est un gardien différent parce qu'il n'a pas vraiment de style. On ne sait pas à quoi s'en tenir. Mais il fait les arrêts. On doit juste garder confiance, aller au filet, tirer plus qu'on l'a fait lors du dernier match et surtout mettre plus de circulation devant lui», a analysé St-Louis.

S'il est conscient que son équipe devra être plus efficace devant Thomas et autour de lui, l'entraîneur-chef Guy Boucher doit s'assurer d'éviter qu'un vent de frustration ne frappe ses joueurs. «Dire aux gars qu'ils ont mal joué et qu'on doit rebondir comme on l'a fait après la première période samedi, c'est facile. Convaincre les gars de travailler plus fort encore après avoir perdu un match qu'on aurait pu gagner, parce qu'on a été la meilleure équipe sur la patinoire, c'est plus difficile. Et c'est ce qui nous guette. L'ennui avec Tim Thomas, c'est qu'on ne sait jamais ce qu'il nous réserve. On a marqué notre part de buts contre lui. Mais en même temps, il nous en a volé combien? Je ne sais pas, mais je sais qu'il en a volé plusieurs.»

Plus que les vols de Thomas, c'est l'anémie de son avantage numérique qui inquiète Boucher.

«Je peux vivre avec le fait qu'on ne marque pas, si au moins on bourdonne et qu'on obtient des chances. Quand on fait ça, on reste sur notre lancée. Quand c'est l'autre club qui contrôle le jeu pendant qu'on joue à cinq contre quatre, on perd notre élan. On se frustre et c'est difficile de reprendre le dessus. C'est ce qu'on a fait lors du dernier match.

« Les vols de Thomas et les insuccès de notre avantage numérique sont des sources de frustration que nous devrons éviter pour gagner demain (ce soir) et nous donner la chance de revenir dans la série. Car la frustration sera notre pire ennemie puisqu'elle nous sortira du système qui nous permet de connaître du succès», a conclu l'entraîneur-chef du Lightning.