Guy Boucher est un homme de hockey bien en vue dans la LNH. Ses stratégies avant-gardistes, sa fougue, le fait qu'il soit un bourreau de travail figurent bien en vue dans la liste de ses qualités.

L'entraîneur de première année est aussi un maître de la communication. Guy Boucher parle beaucoup. À ses joueurs, aux journalistes, et il sait toujours se faire entendre. Depuis le début des séries, le jeune chef d'orchestre du Lightning n'a pas manqué une occasion pour endormir ses adversaires en défilant des commentaires élogieux et des compliments sur ses adversaires.

Boucher a donné une nouvelle démonstration de son savoir-faire en matinée hier. À quelques heures du troisième match de la série opposant son équipe aux Bruins, il a louangé la vitesse du jeune Tyler Seguin, qui a pris son équipe à contre-pied avec trois buts et six points lors des deux premiers matchs.

«On ne s'est pas occupés de lui lors du premier match et il a marqué un but en se servant de sa vitesse. Notre défenseur a fait une chute, mais c'est à cause de la vitesse du jeune homme. Dans le deuxième match, il a déjoué deux de nos défenseurs pour se retrouver devant le gardien et marquer. C'est inacceptable. Sans en faire une maladie, nous devrons l'avoir à l'oeil lors du match de ce soir et respecter sa vitesse», a lancé Boucher.

Ces commentaires ont résonné dans le bureau de l'entraîneur-chef des Bruins, qui avait une riposte toute prête: «Le Lightning est fort sur les compliments depuis le début de séries. C'est une tactique reconnue. Si j'avais des gars aussi rapides et talentueux que Martin St-Louis, Steven Stamkos et Vincent Lecavalier, il me semble que je commencerais par complimenter mes joueurs, qui n'ont rien à envier à personne en matière de vitesse», a lancé Claude Julien en se gardant bien de nommer son vis-à-vis du Lightning.

Lien étroit avec ses joueurs

Si ce jeu de complimenter parfois à outrance un adversaire est un truc vieux comme la terre dans le monde du sport, Guy Boucher suit la nouvelle tendance de communiquer régulièrement et ouvertement avec les leaders de son équipe.

Contrairement à ses homologues qui occupent le même job depuis 10 voire 20 ans, Boucher ne se contente pas de quelques échanges sur la glace lors des entraînements, ou des convocations occasionnelles au bureau.

«Je parle à Vincent (Lecavalier) tous les jours. Je fais la même chose avec Eric Brewer, Dwayne Roloson et tous mes leaders. Comment est-ce que je peux leur demander d'être la courroie de transmission entre moi et le vestiaire s'ils ne savent pas exactement ce que je pense? Même mes adjoints ne savent pas toujours ce qui se bouscule dans ma tête. Je dois être clair, parler, échanger et m'assurer d'être bien compris», a expliqué Boucher, qui tient à ce que ces échanges se fassent dans le respect et la bonne humeur.

L'entraîneur-chef ne se gêne d'ailleurs pas pour développer des relations en dehors du travail, comme c'est le cas avec Martin St-Louis.

«Nos deux gars jouent dans la même équipe de hockey. On se voit donc souvent à l'extérieur du travail. Je ne suis pas du genre à baisser la tête et à éviter mes joueurs en public. On vit ensemble toute l'année. Je leur parle tous les jours. C'est bien plus facile d'échanger avec des gens qu'on aime et qu'on respecte qu'avec des gens qu'on déteste. Et les messages passent beaucoup mieux. J'étais comme ça dans les rangs juniors, j'étais comme ça dans la Ligue américaine et je resterai comme ça dans la LNH parce que je crois en cette façon de faire», a indiqué celui qui est devenu, à 38 ans, le plus jeune entraîneur-chef de la LNH.

Questionné sur sa façon d'aborder ses premières séries dans la LNH, Boucher a reconnu qu'il concoctait la même recette depuis toujours. «Le travail d'entraîneur est le même à tous les niveaux. C'est un job intense. C'est une bataille de détails et de recherche de solutions. Dans la LNH, les joueurs sont meilleurs, les entraîneurs sont meilleurs, je me dois donc d'être meilleur également», a-t-il conclu.