Les Canucks de Vancouver et les Sharks de San Jose traînent une vilaine réputation depuis quelques années: celle d'une équipe qui croule sous la pression. Les deux dominent en saison régulière sans jamais parvenir à prolonger leur saison au printemps.

Puisqu'ils s'affrontent en finale d'Association à compter de demain, l'un des deux sera libéré de l'opprobre, même si plusieurs semblent oublier que les Sharks atteignent le carré d'as pour la deuxième saison consécutive, un exploit digne de mention. Le capitaine Henrik Sedin a lancé la guerre psychologique hier en affirmant que la défense des Canucks était supérieure à celle des Sharks.

«Nous avons le type de défense pour nous adapter à leur style de jeu car la rondelle circule rapidement dans notre territoire, a-t-il confié aux reporters à Vancouver. Vous n'avez pas besoin de patiner vite pour être rapide. Il suffit de savoir quand et où envoyer la rondelle à un coéquipier.»

La défense des Canucks est solide, en effet, avec le très sous-estimé Alexander Edler, une jeune version de Nicklas Lidstrom, Kevin Bieksa, Christian Ehrhoff, Sami Salo et Dan Hamhuis. Sans compter Roberto Luongo, qui a retrouvé ses marques devant le filet après un passage à vide contre les Blackhawks en première ronde.

Sauf que l'attaque des Sharks ne se compare pas à celle des Predators de Nashville, les derniers adversaires des Canucks. L'émergence ces dernières années de Joe Pavelski et Ryan Clowe, celle de la recrue Logan Couture cet hiver et le réveil printanier de l'ailier Devin Setoguchi donnent aux Sharks trois bons trios offensifs. Ils n'affrontaient tout de même pas des pieds de céleri lors de la ronde précédente, avec la présence en défense de Lidstrom, Brian Rafalski, Niklas Kronwall, Brad Stuart, Jonathan Ericsson et Ruslan Salei, sans compter l'apport défensif d'Henrik Zetterberg et Pavel Datsyuk.

Mais les Canucks possèdent eux aussi une attaque diversifiée avec un premier trio composé des jumeaux Sedin et du Québécois Alex Burrows, et d'un deuxième trio mené par le meilleur compteur en séries éliminatoires, le très coriace Ryan Kesler, en outre l'un des meilleurs centres de la Ligue lors des mises en jeu.

Les Sedin n'ont pas dominé offensivement comme en saison régulière. Daniel a 10 points en 13 matchs, mais une fiche de -8, tandis qu'Henrik a 9 points en 13 matchs, et un -8 lui aussi.

Mais à leur décharge, ils ont eu à affronter deux des meilleurs duos de défenseurs de la Ligue lors des deux premières rondes, Duncan Keith et Brent Seabrook des Blackhawks, et Shea Weber et Ryan Suter des Predators.

Dan Boyle et le méconnu Douglas Murray, des Sharks, sont diablement efficaces, mais pas autant que les joueurs mentionnés ci-haut.

La frousse

Ces deux clubs ont plusieurs choses en commun. Ils ont d'ailleurs eu tous les deux la frousse ce printemps en gaspillant une avance de trois matchs à zéro avant de remporter le septième et ultime match.

Les Canucks ont toutefois l'avantage au plan statistique lors des unités spéciales, tant en supériorité qu'en infériorité numérique. Mais les statistiques ne tiennent plus une fois la rondelle déposée sur la patinoire...