Gabriel Dumont ne sera pas la prochaine star offensive du Canadien.

Mais si ce choix de cinquième ronde en 2009 peut percer la formation montréalaise, jouer avec la fougue qui le caractérise et marquer de 10 à 15 buts par saison, un peu à la manière de Steve Bégin, il aura gagné son pari.

Dumont, 20 ans, ancienne bougie d'allumage de Guy Boucher chez les Voltigeurs de Drummondville, connaît d'intéressantes séries éliminatoires dans la Ligue américaine avec les Bulldogs de Hamilton.

Employé au sein du troisième trio à la droite de l'ailier gauche Andrew Conboy et du centre Ryan White, qu'on a vu à Montréal l'hiver dernier, Dumont a amassé 6 points, dont 4 buts, en 13 matchs dans un rôle défensif et robuste.

Il se prépare avec ses coéquipiers à affronter le club-école du Wild du Minnesota, les Aeros de Houston, dans une série qui commence ce soir au Texas.

Même s'il en est seulement à sa première année complète chez les professionnels, Dumont espère obtenir sa chance à Montréal le plus vite possible.

«Avec l'élimination du Canadien, on voit Jacques Martin et Pierre Gauthier à nos matchs, c'est motivant, a-t-il confié hier après-midi au bout du fil. Quand on compte le nombre de joueurs qui ont commencé la saison dans la Ligue américaine avant de la terminer à Montréal, c'est encourageant.»

Après avoir amassé 93 points, dont 51 buts, à sa dernière année chez les juniors, Dumont a connu une saison modeste offensivement chez les Bulldogs avec 18 points, dont seulement 5 buts, en 64 matchs. Mais il semble avoir trouvé son élan en séries.

«J'ai vraiment l'impression de m'être amélioré cette année. Au début, ça venait vite en échec avant de mon côté et je me contentais d'envoyer la rondelle dans la baie vitrée. Je me suis adapté à la vitesse du jeu et je garde la rondelle plus longtemps.»

Comment expliquer les succès des Bulldogs, dirigés par l'entraîneur Randy Cunneyworth?

«C'est le même noyau que l'an dernier, ce sont des gars qui travaillent et qui refusent de perdre, a dit Dumont. Avec dix matchs à jouer en saison, on ne savait pas si on allait se qualifier pour les séries, mais on a gagné neuf de nos dix derniers matchs pour terminer au premier rang dans notre division. Puis on a éliminé un gros club, Oklahoma City, en première ronde, avant de battre le Moose du Manitoba en troisième période de prolongation dans le septième match...»

Hamilton peut aussi compter sur les prouesses du gardien Drew MacIntyre, un gardien des ligues mineures obtenu dans un échange contre Brett Fersterling à la date limite pour pallier la perte de Curtis Sandford, blessé. MacIntyre présente une moyenne de 1,63 et un taux d'arrêts de ,939...

«C'est un échange assez incroyable, a indiqué Dumont. Il (MacIntyre) ne jouait presque pas à Chicago, mais il cadre bien avec nous, c'est un compétiteur qui ne veut pas perdre. Présentement, il est vraiment sur une lancée.»

Les vétérans Nigel Dawes et Dustin Boyd, ainsi que le jeune Aaron Palushaj, obtenu en retour de Matt d'Agostini l'an dernier, mènent le club offensivement, mais Dumont vante l'apport de tous les trios.

«Contre le Manitoba, notre quatrième trio avec Jimmy Bonneau, Ian Schultz et Dany Massé a compté trois ou quatre buts. C'est comme un gros train et tout le monde est embarqué dedans.»

Et les prochains adversaires? «On les a affrontés seulement deux fois, avant Noël. Ils ont de gros noms, Patrick O'Sullivan, Colton Gillies, Maxime Noreau, l'un des meilleurs défenseurs de la Ligue américaine, Robbie Earl, et ils ont du punch à l'attaque.»