C'était jour de congé pour le Lightning de Tampa Bay, hier, mais Vincent Lecavalier a quand même choisi de répondre présent. Un peu comme il le fait depuis l'ouverture des séries éliminatoires dans la Ligue nationale.

Lecavalier, auteur du but vainqueur en prolongation, dimanche soir à Washington, a donc pris part à une conférence  téléphonique avec les médias, histoire de faire le point sur ses séries. Et histoire aussi de nous rappeler combien il s'amuse depuis que Guy Boucher est derrière le banc du club.

«Je ne veux pas comparer avec les années antérieures, mais l'été dernier, Guy a rencontré les joueurs, et quand il m'a rencontré, je crois qu'il a ramené cette confiance qui me manquait depuis les deux ou trois dernières années, a expliqué le capitaine du Lightning au bout du fil. Guy m'a dit que si j'embarquais dans son système, on allait avoir du succès.»

Le Lightning a du succès, en effet. Au moment d'amorcer le troisième match de la série face aux Capitals de Washington, ce soir à Tampa Bay, c'est le club de la Floride qui a une avance de 2-0 face aux Capitals, pourtant les champions dans l'Est et les grands favoris.

Le retour en force de Lecavalier n'est certes pas étranger à ces bons résultats. En saison, le vétéran de 31 ans a récolté 54 points en seulement 65 rencontres, un résultat qui a peut-être un peu déçu, lui qui est habitué aux saisons de 70 points et plus. Mais en séries, le revoici avec ses bonnes habitudes: 10 points en 9 matchs, incluant4 points à ses 2 derniers.

Ce qu'il faut bien comprendre, c'est ceci: le Vincent Lecavalier de 2010-11 est bien différent de celui des années précédentes. Le nouveau modèle est plus conscient de son travail défensif, plus conscient de son jeu dans toutes les zones.

«J'ai eu de bonnes saisons, et après ça, j'ai eu du mal à trouver le fond du filet, a-t-il ajouté. Avec tout ce qui se passait à Tampa, avec le club qui n'allait pas bien, les deux saisons précédentes n'ont pas été faciles. Quand Guy est arrivé ici l'été dernier, c'était comme un nouveau départ... Ensuite, j'ai retrouvé ma confiance.»

Car Vincent Lecavalier avait bel et bien perdu un brin de confiance.

«Les trois dernières saisons, quand on perd comme ça et qu'on est presque en dernière place, c'est sûr,  on commence à se poser des questions, à se remettre en question aussi, a-t-il avoué. J'ai toujours été déterminé, mais c'est plus facile quand tu gagnes. Les points, les buts, si tu ne gagnes pas, ça ne change pas grand-chose.»

«En faire un joueur complet»

L'entraîneur Guy Boucher, lui, préfère rappeler qu'il n'a pas eu à faire grand-chose pour que Lecavalier retrouve sa fougue des beaux jours.

«Le plan, c'était pas de retrouver ce qu'il avait avant; souvent, on tente de redonner aux joueurs leur lustre d'antan, et habituellement, ce n'est pas une bonne idée, parce que les circonstances du passé ne sont pas celles du futur. Ce qu'on a essayé de faire avec lui, c'est d'en faire un joueur complet. Pas juste un joueur vedette, mais un gagnant. Un joueur vedette et un gagnant, ce n'est pas la même chose. Vincent s'est concentré sur les détails cette saison, bloquer des tirs par exemple. Ça, c'est plus important pour nous.»

Et voilà pourquoi celui que l'on appelle tout simplement «Vinny» par ici a enfin retrouvé le sourire. À cause de Guy Boucher. À cause des victoires. À cause de ce printemps 2011, qui commence un peu à ressembler à ce printemps magique de 2004.

D'ailleurs, l'attaquant québécois reconnaît qu'il y a certaines similitudes entre le club champion de 2004 et ce club de 2011 qui est en voie de surprendre.

«La clé pour nous, c'est qu'il faut que tout le monde embarque, a-t-il lancé. Quand on a gagné la Coupe en 2004, c'est parce que tout le monde avait embarqué. Maintenant, tout le monde s'implique, et pour nous, défensivement, c'est la chose la plus importante. Quand on a du succès, c'est parce qu'on a un système, qu'on pousse tous dans la même direction. On parle beaucoup de ce système 1-3-1, et on peut très bien constater que ça nous a aidés. C'est un système qui fonctionne.»

Le Lightning de 2011 est un peu moins spectaculaire que celui d'il y a sept ans, mais ça, Vincent Lecavalier s'en balance un peu. Ce qu'il veut, c'est le même résultat. «Quand tu as gagné la Coupe Stanley une fois, tu veux la gagner une autre fois», a-t-il offert en guise de conclusion.