Monsieur Gauthier, Scott Gomez s'est dit honteux de ses performances au lendemain de l'élimination de votre équipe. Tant mieux!

Mais comme il ne vous a pas remis une partie des 8 millions $ que vous lui avez versés en retour de ses sept buts et 38 points et qu'il n'a pas offert de déchirer le contrat qui l'assure de toucher 17,5 millions $ au fil des trois prochaines années, il serait sage de vous défaire de ce boulet financier.

Plus facile à dire qu'à faire. C'est vrai.

Surtout qu'en dépit de l'éclosion des Lars Eller et David Desharnais, il est loin d'être acquis que ces jeunes pourraient le remplacer dès l'an prochain. Quoique...

Le miracle serait qu'une équipe obligée de gaspiller des millions pour atteindre le plancher salarial vienne vous libérer de son contrat. Les derniers miracles relevés à Montréal ayant été l'oeuvre du Frère André, et on ne parle pas ici d'Andrei Kostitsyn, il vaudrait mieux avoir un plan B.

Parlant du frère André, du vôtre et non du vrai, combien de temps encore êtes-vous prêt à patienter? Kostitsyn est joueur autonome avec compensations. Le perdre sans rien obtenir en retour serait absurde. Surtout s'il explose comme son renégat de petit frère a explosé à Nashville. Gardez donc la main mise sur lui par le biais d'une offre qualificative et passez-le dans une transaction.

On vous suggère le même scénario avec Benoit Pouliot. Car pour beaucoup moins cher, vous pourriez vous offrir Ville Leino, ou prendre une chance avec Radim Vrbata ou Scottie Upshall.

Ça ne règle pas le cas de Gomez.

Signer un chèque de près de 12 millions $ et hypothéquer ensuite la masse salariale pendant quatre ans par le biais d'un rachat, n'a pas d'allure sur le plan financier.

Quoi faire alors? À moins que vous soyez vraiment convaincu qu'il saura faire amende honorable l'an prochain, il faudra que votre propriétaire accepte de le payer 7,5 millions $ pour jouer dans la Ligue américaine. Une fois son contrat amputé de cette fortune, peut-être qu'une équipe se laissera ensuite tenter. Peut-être...

Gomez parti, s'il part, il faudra le remplacer.

Brad Richards serait le candidat idéal. Parce que les Rangers, les Kings, les Leafs et même le Lightning se lanceront dans une surenchère, mieux vaut ne pas rêver.

Malgré ses 35 ans, Vaclav Prospal pourrait être une solution au marché des joueurs autonomes. Blessé l'an dernier, il a amassé 23 points en 29 matchs en fin de saison à New York. On l'imagine bien au centre de Pacioretty et Gionta. Et à moins de 2 millions $ par année, il représenterait une bien meilleure affaire que Gomez.

Parce que votre attaque manque de muscles, pourquoi ne pas courtiser Zenon Konopka pour remplacer Jeff Halpern. Fort sur les mises en jeu, il est surtout fort tout court. Flanqué de Ryan White et Travis Moen, il pivoterait un quatrième trio qui ferait plaisir aux partisans.

On vous suggère aussi de confirmer les embauches de Darche et Pyatt. Deux gars efficaces dans leur rôle, qui ne font pas de trouble, au contraire, et qui ne coûtent pas cher.

Défenseurs plus jeunes

Si Gomez représente un gros problème à l'attaque, Andrei Markov et ses blessures à répétitions le sont tout autant à la ligne bleue.

À moins que Markov ne réclame un contrat s'étirant entre trois et cinq ans, il faut donner à votre équipe et surtout à votre entraineur Jacques Martin la chance de compter sur lui.

Préférer Markov à Wisniewski semble une décision facile. Signer à long terme Josh Gorges est une autre décision facile à prendre.

Pour son leadership, Hal Gill devrait aussi être préféré à Roman Hamrlik. Hamrlik est bien meilleur, mais il coûtera beaucoup plus cher. Les millions économisés en gardant Gill à Montréal pourraient permettre de courtiser un Kevin Bieksa, un Christian Ehrhoff ou un Joni Pitkanen qui devraient coûter moins cher que Wisniewski tout en étant aussi bons. Peut-être même meilleurs...

La défensive serait complétée par Yannick Weber qui est prêt à faire le saut, par Spacek qui en sera à sa dernière année de contrat et par Alexandre Picard.

Devant le filet? Vous avez réglé le problème l'an dernier...

Bon été!